[ Tribune ] Nicolas Kazadi : l’homme qui fait chanter la République ? (Éric Kamba)

Lundi 16 juin 2025 - 09:58
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Par Éric Kamba, Analyste politique

Pourquoi Nicolas Kazadi, ancien ministre des Finances de la RDC, n’est-il pas poursuivi ? Pourquoi un homme soupçonné d’avoir détourné plus de 500 millions de dollars continue-t-il de circuler librement, en toute impunité, alors que les preuves s’accumulent, que les soupçons se renforcent, et que le peuple s’interroge ?

Les accusations sont graves :
  •   Surfacturation grotesque de projets publics, notamment les lampadaires,
  •   Disparition inexpliquée de fonds,
  •   Gestion opaque des finances nationales,
  •   Et surtout, achat présumé de silence et de protections politiques.

Et pourtant, lorsque la justice a demandé la levée de son immunité parlementaire, plus de 350 députés ont voté contre. Comme si protéger un homme soupçonné de vol était devenu plus important que protéger le bien public. Une honte institutionnelle.
Un véritable scandale moral.

Car au fond, Nicolas Kazadi n’est pas un homme fort. Il est juste un homme qui fait chanter tout le monde, parce qu’il connaît les secrets du système. Il a vu, entendu, signé, cautionné. Et aujourd’hui, pour éviter de tomber, il fait tomber toute tentative de justice.

Mais soyons clairs :

Si Nicolas Kazadi est innocent, qu’il se présente devant la justice, qu’il plaide son dossier, qu’il apporte les preuves de sa bonne foi.
Dans un État de droit, nul n’est au-dessus de la loi.
Pas même un ancien ministre des Finances.
Pas même un homme qui s’est cru intouchable parce qu’il peut se payer les meilleurs avocats et influencer les plus hautes sphères de la République.

Pendant ce temps, la population souffre.
Pendant que des millions disparaissent, des Congolais dorment sans électricité, sans eau, sans espoir.
Cet argent aurait pu construire des écoles, réhabiliter des hôpitaux, moderniser l’économie.

Mais dans ce Congo d’en haut, les voleurs ne sont pas inquiétés.
Ils sont protégés, applaudis, recyclés.
Et c’est cela qu’il faut dénoncer avec force.

L’opinion publique, elle, ne pardonne pas.
Elle exige que le cas Nicolas Kazadi soit revisité.

Que toutes les conséquences en soient tirées.

Aujourd’hui, la balle est de nouveau dans le camp des procureurs.
Il leur revient de demander des comptes à Monsieur Nicolas Kazadi, comme à tout citoyen congolais.

Le peuple attend.
La République observe.
Et l’Histoire retiendra.