Le porte-parole du gouvernement a, dans son discours prononcé lundi dernier lors de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, dénoncé les atteintes à la liberté de la presse et de l’information dans les territoires occupés par les forces rwandaises et le M23/AFC.
Selon Patrick Muyaya, la terreur, les arrestations arbitraires et la fermeture des médias font rage dans les zones sous occupation.
« La presse de la République Démocratique du Congo traverse une période sombre de son histoire en raison des atteintes à la liberté de la presse et de l’information dans les territoires sous occupation. Plus aucune voix ne se lève ! C’est la terreur, le ciblage, les intimidations, les arrestations arbitraires, la fermeture des médias et la destruction des matériels. Voilà ce qui caractérise la réaction des forces ennemies face à ceux qui recherchent la vérité dans cette partie de notre pays », a-t-il déclaré.
Le ministre de la Communication et Médias a souligné que cette situation compromet les efforts du gouvernement pour un « écosystème médiatique libre et pluriel ».
Des progrès majeurs
Poursuivant son discours, ce membre du gouvernement a salué l’engagement du président de la République, Félix Tshisekedi, à garantir la liberté de la presse en République démocratique du Congo.
Il a affirmé que l’implication du chef de l’État a permis de réaliser des progrès « majeurs » dans la sphère médiatique congolaise, en citant notamment la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur.
« Votre implication sans faille, maintes fois démontrée aux côtés des journalistes, a permis d’accomplir des progrès majeurs, à l’instar de la réforme du cadre normatif et institutionnel du secteur de la communication et des médias. Vous avez guidé, par votre vision, les états généraux de la Communication et des médias que nous avons tenus en janvier 2022 et qui ont posé un diagnostic sérieux du secteur, avant d’esquisser les solutions que nous implémentons pour permettre aux médias notamment de s’adapter à l’évolution technologique », a dit Patrick Muyaya.
Il a renchéri : « Par votre sens du devoir républicain, vous avez consacré les quatre-vingt recommandations historiques issues de ces assises, leur conférant ainsi la force et la légitimité nécessaires. À ce titre, la promulgation de l'Ordonnance-Loi n°23/009 du 13 mars 2023 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio, la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication en République Démocratique du Congo n’a pas été un simple geste juridique ».
Le projet de loi sur le statut du journaliste congolais en voie de finalisation
Lors de cette même cérémonie, le porte-parole du gouvernement a annoncé que le projet de loi portant statut du journaliste congolais est en voie de finalisation.
D’après lui, ce texte mettra en place notamment des mécanismes clairs d’identification des journalistes congolais.
« Par ailleurs, je voudrais annoncer solennellement que le projet de texte portant statut du journaliste congolais, destiné à remplacer l’Ordonnance-loi n°081/0012 du 2 avril 1981, est en voie de finalisation au sein des Commissions gouvernementales compétentes », a-t-il laissé entendre.
Ce projet de loi, a-t-il indiqué, sera « très prochainement » soumis au Conseil des ministres pour examen et adoption.
À cette occasion, il a exhorté les journalistes à ne pas déroger à leur obligation de responsabilité, d’équilibre, d’éthique professionnelle et de respect de la vie privée dans l’exercice de leur métier.
« Vous ne devez pas non plus déroger, à chaque occasion, à votre obligation de responsabilité, d’équilibre, d’éthique professionnelle et de respect de la vie privée. Vous constituez notre rempart contre tous les dérapages inhérents à l’explosion de la parole avec la montée en puissance des réseaux sociaux », a-t-il lancé.
L’édition 2025 de la Journée mondiale de la liberté de la presse a été célébrée au niveau national sous le thème : « Le journaliste congolais face au défi de l’intelligence artificielle : information et désinformation en temps de guerre ».
Prince Mayiro