
Le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) a rejeté, ce lundi 21 avril 2025, les accusations portées contre son autorité morale, Joseph Kabila, après la suspension de ses activités par le ministre de l'Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Jacquemain Shabani.
Dans une correspondance adressée au ministre de l'Intérieur et consultée par 7SUR7.CD, le PPRD dit de ne pas voir son président national à la tête d'un mouvement insurrectionnel. Il estime que cette ambiguïté « alléguée » est aussi bien « subjective qu'arbitraire ».
« Le vice-Premier ministre ayant décidé sur base de l'ambiguïté, il est clair qu'il y a un grave malentendu et un regrettable quiproquo au sujet de l'attitude du président honoraire Joseph Kabila Kabange et du PPRD, parti dont il est initiateur et membre. Cette ambiguïté alléguée est aussi bien subjective qu'arbitraire. Le PPRD déclare aussi que l'accusation portée contre le président honoraire Joseph Kabila, selon laquelle il aurait choisi de revenir au pays par la ville de Goma, même si elle venait à se révéler vraie, ne permet nullement de conclure à un quelconque soutien, ni à une adhésion à un groupe rebelle. Avoir l'idée d'aller à Goma, chef-lieu d'une province congolaise, n'est pas suffisant pour accuser quelqu'un de participation à un mouvement insurrectionnel. Le PPRD ne voit pas son président national à la tête d'un mouvement insurrectionnel », lit-on dans cette correspondance signée par le conseil juridique du parti, maître Trésor Lungungu Kidimba.
Par ailleurs, le parti du sénateur à vie dénonce toutes les accusations « calomnieusement » portées à l'endroit de son président national.
« À ce stade de notoriété publique, il est clairement établi que le président honoraire Joseph Kabila n'a point séjourné à Goma la semaine dernière. De même, le prétendu activisme qui est attribué au président honoraire Joseph Kabila semble beaucoup plus relevé de supputations et de la méchanceté plutôt que de la réalité. À ce sujet, il n'y a aucune ambiguïté lorsque lui-même déclare que s'il était impliqué dans ce qui se passe malheureusement à l'Est de notre pays: les choses ne seraient pas telles qu'elles sont aujourd'hui. Cela étant dit, le PPRD dénonce toutes les accusations calomnieusement portées à l'endroit de son président national. Il n'y a donc aucun silence de la part du PPRD à ce sujet », dit-il.
Rappelant les engagements internationaux contractés par la RDC en rapport avec la liberté d'association politique, d'opinion et le droit de la démocratie, le PPRD fait remarquer au ministre de l'Intérieur que lever les effets de sa décision « précitée » est une exigence « qu'impose la démocratie et qui découle de l'État de droit ».
Dans un communiqué publié récemment, le ministre de la Justice, Constant Mutamba, avait donné des injonctions au procureur général près la Cour de cassation ainsi qu’à l’auditeur général des forces armées pour engager des poursuites contre Kabila et ses « complices ». Dans le même sens, Jacquemain Shabani, vice-Premier ministre de l’Intérieur, avait pour sa part suspendu toutes les activités du PPRD, accusant le parti d’un « silence complice » et dénonçant « l’activisme avéré » de l’ancien président dans le conflit de l'Est de la RDC.
Raphaël Kwazi