À Goma, dans l'Est de la République démocratique du Congo, plus d'une semaine après la réouverture des institutions financières par Corneille Nangaa, toutes les portes de banques reconnues dans la ville restent fermées, et ce, malgré les multiples mises en garde lancées en leur endroit.
Au centre-ville de Goma par exemple, de la BCC en passant par Equity jusqu'à ACCESS bank, les portes restent fermées. La Rawbank, FBN banque ou encore la BOA, réputée pour la paie des enseignants, sont toujours fermées. Les quelques établissements de micro-finances restent aussi sans activité, car ils dépendent, comme les banques, de la Banque centrale qui, elle aussi, dépend de Kinshasa.
Cette situation continue d'avoir des répercussions sur la vie des habitants de Goma. Du panier de la ménagère en passant par la spéculation du taux de change jusqu'à la rareté des liquidités, la population de Goma se trouve dans une situation délicate.
Certaines banques et institutions de microfinance ont ouvert des guichets avancés pour faciliter l’accès aux cartes bancaires électroniques, bien que cette réponse reste insuffisante face à la paralysie globale du système bancaire traditionnel.
La direction générale de la Caisse générale d’épargne du Congo (CADECO) a récemment condamné fermement la reprise de ses activités bancaires dans la province du Nord-Kivu par le M23-AFC. Les responsables de cette institution financière ont même appelé à boycotter cette initiative qu’ils qualifient d’illégale et contraire aux normes établies.
La semaine dernière, les leaders de la coalition AFC-M23 ont organisé une cérémonie officielle à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, pour annoncer la relance et la redynamisation des activités de la CADECO. Cette démarche visait, selon eux, à faciliter les opérations bancaires dans une région où les banques sont fermées depuis l’occupation de la ville il y a plus de deux mois.
Alphonse Muderwa