Kinshasa - Pénurie d'eau après inondations : « un délai technique de 7 à 8 heures est nécessaire pour que l'eau atteigne les ménages » (REGIDESO)

Mercredi 9 avril 2025 - 09:22
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La Régie de distribution d'eau (REGIDESO) a annoncé, ce mardi 8 avril 2025, un délai technique de 7 à 8 heures pour que l'eau potable remplisse les canalisations et atteigne progressivement les ménages après les dégâts subis par cette entreprise publique à la suite de récentes pluies diluviennes. Le directeur général de la REGIDESO, David Tshilumba Mutombo, a livré cette information lors d'un briefing presse tenu avec les cadres administratifs de cette société à Kinshasa.

Selon lui, la desserte en eau potable sera donc rétablie par étapes après le travail de séchage qui a déjà commencé ce soir à l'usine de N'djili. À cette occasion, il a appelé la population kinoise à faire preuve de patience pendant cette période de réajustement.

« Un délai technique de 7 à 8 heures est nécessaire pour que l'eau remplisse les canalisations et atteigne progressivement les ménages. La desserte en eau potable sera donc rétablie par étapes, et les habitants sont appelés à faire preuve de patience pendant cette période de réajustement. Nous avons été sévèrement impactés d'abord pour le captage qui est sur la rivière N'djili. C'est le captage qui amène de l'eau à l'usine de N'djili. L'usine de N'djili, c'est la plus grande usine à ce jour en termes de capacité dans toute la ville de Kinshasa. Cette usine sert de l'eau à plus de 14 communes dans la ville de Kinshasa. C'est vrai que l'usine d'Ozone va égaler l'usine de N'djili en capacité, mais le troisième module d'Ozone n'est pas encore terminé. L'arrêt de l'usine de N'djili, nous pose un sérieux problème de la desserte. L'eau est arrivée, tout ce qu'on avait pris comme mesure de protection du captage contre les inondations, c'était fait sur des pluies des années 2015, 2016, les précipitations n'étaient pas aussi sévères. Les moteurs étaient totalement mouillés. Pour les six pompes qu'on a normalement au captage, on a dû attendre que l'eau des pluies puisse se retirer pour venir constater les dégâts et bien sûr évacuer les eaux, à faire un travail de lavage, car il y a beaucoup de saleté. Tout ce travail arrive aujourd'hui à la fin. On avait déjà amené les moteurs aux fours de séchage et la bonne nouvelle est qu'aujourd'hui à 16 h 20 nous avons remis déjà un groupe motopompe au captage de N'djili et il fonctionne. Un groupe motopompe, c'est 3000 mètres cubes d'eau par heure. Le service va reprendre progressivement cette nuit. Nous allons amener deux autres moteurs qui étaient au séchage au captage pour monter deux nouvelles pompes qui vont reprendre les services ce soir », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, il a indiqué que ces intempéries ont provoqué des perturbations majeures dans le fonctionnement des installations, rendant difficile la distribution normale de l'eau.

« Il nous faut aujourd'hui aller dans la conception avec des pluies beaucoup plus sévères. Il y a des usines que nous allons concevoir en tenant compte de précipitations plus de 1000 ans pour ne plus se permettre des catastrophes pareilles qui privent de l'eau à des millions de personnes. Il faudra vraiment que l'on change. Le captage a été totalement inondé, l'eau est entrée dans la salle de machines et l'eau a mouillé tous les moteurs heureusement pour nous les moteurs, on les avait arrêtés. Les agents de la REGIDESO avaient arrêté les moteurs quand le niveau de turbidité était très élevé dans la rivière, ce qui fait que on a un peu épargné ces moteurs de plusieurs catastrophes parce que si les moteurs étaient en mouvement beaucoup d'éléments de ces moteurs auraient été mouillés de façon un peu plus sévères...», a-t-il expliqué à la presse.

Dans la foulée, David Tshilumba Mutombo a appelé les kinois à être des citoyens responsables qui ne jettent pas des saletés dans les rivières et qui ne construisent pas partout, mais qui tiennent compte des normes urbanistiques.

« Je voudrai dire que tout ce que nous avons connu ici, c'est la conséquence de plusieurs effets, évidemment le changement climatique a contribué à la sévérité de toutes ces précipitations mais nous en tant que citoyens de la ville de Kinshasa, en tant que Congolais, nous avons là notre part de responsabilité parce que comme nous l'avons dit dans le passé, tout ce que nous jetons comme saleté dans la rivière quand nous construisons sur le bassin versant, il n'y a pas moyen de gérer correctement. Donc l'écoulement n'est pas approprié, les eaux ne vont que monter et la pollution ne va que s'accentuer et ça va nous causer beaucoup de difficultés dans la gestion des infrastructures liées à l'eau potable. Tous ces effets ont des conséquences, aujourd'hui nous vivons des conséquences. Nous avons donc la responsabilité citoyenneté d'être réellement des citoyens responsables qui ne jettent pas dans les rivières, qui ne construisent pas partout mais qui tiennent compte des normes d'urbanisme et bien d'autres réglementations en la matière», a-t-il dit.

Enfin, le directeur général de la REGIDESO a fait savoir que son entreprise a déployé des camions-citernes d'une capacité de 20 mètres cubes sur les sites accueillant des personnes sinistrées , notamment au stade Tata Raphaël et au stade des Martyrs, et dans des communes privées d'eau pour assurer la distribution d’eau potable à ces populations vulnérables.

Plusieurs communes de Kinshasa sont frappées d'une pénurie d'eau depuis plus de trois jours après des inondations provoquées par les pluies diluviennes qui se sont abattues, dans la nuit de samedi dernier, sur la capitale congolaise.

Raphaël Kwazi