
Le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), en collaboration avec l'ambassade de France et le ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention, a clôturé le lundi 10 mars 2025 une formation destinée aux équipes provinciales du Kwilu et du Kwango, axée sur la chirurgie réparatrice de la fistule obstétricale. Cette initiative s'inscrit sous le thème : « Agir ensemble pour éliminer la fistule obstétricale et restaurer la dignité des femmes ».
La fistule obstétricale, qui touche plus de 2 millions de femmes et de filles en Asie et en Afrique subsaharienne, représente un problème de santé majeur en RDC, avec environ 6 000 nouveaux cas par an. Notamment, 87 % des femmes opérées à Kinshasa proviennent des provinces voisines.
Lors de son discours, le représentant résident de l'UNFPA en RDC, Mady Biaye, a souligné les progrès réalisés vers l'objectif « zéro fistule obstétricale en RDC ». Il a salué le courage des femmes congolaises qui persévèrent malgré la situation sécuritaire dans l'est du pays.
« Des progrès remarquables ont été enregistrés, mais il reste encore beaucoup à faire pour atteindre l'objectif de zéro fistule obstétricale en RDC. En ce qui concerne le renforcement des compétences techniques des prestataires en chirurgie réparatrice de la fistule obstétricale, cette formation, dont nous célébrons la clôture aujourd'hui, nous permettra d'atteindre un objectif ambitieux fixé il y a quelques années : doter chacune des 26 provinces de la RDC d'au moins une équipe chirurgicale et des équipements appropriés pour la prise en charge des femmes et des filles souffrant de fistule obstétricale. Cela s'inscrit dans la vision du gouvernement, à travers la stratégie nationale pour l'élimination de la fistule obstétricale (2018-2025), d'intégrer progressivement la réparation de la fistule dans les interventions de routine des formations sanitaires. Je tiens à remercier le gouvernement de la France et les autres donateurs pour leur soutien substantiel, qui a permis d'atteindre ce résultat », a-t-il déclaré.
Il a encouragé les participants à mettre en pratique les compétences acquises pour prendre en charge les cas simples de fistule obstétricale dans leurs provinces respectives.
« Cette formation vous a dotés des compétences nécessaires non seulement pour prévenir, mais aussi pour prendre en charge les cas simples de fistule obstétricale lors des interventions de routine dans vos provinces. Je vous félicite pour votre sérieux et votre assiduité tout au long de la formation, ayant accepté de travailler chaque jour au-delà des heures prévues. Je suis convaincu que vous ferez la différence sur le terrain, en appliquant les compétences acquises. Je félicite également les formateurs pour leur excellent travail », a-t-il ajouté.
Mady Biaye a réaffirmé l'engagement de l'UNFPA à améliorer la couverture sanitaire universelle dans l'éradication de la fistule obstétricale, considérée comme une priorité commune.
« Je réitère l'engagement de l'UNFPA à poursuivre son soutien pour améliorer la couverture sanitaire universelle en matière de santé reproductive, maternelle et néonatale, et en particulier dans la campagne pour l'élimination de la fistule obstétricale. Il n'y aura pas de développement durable tant que des milliers de femmes et de filles vivront dans l'exclusion et le non-respect de leur dignité humaine. C'est pourquoi l'éradication de la fistule obstétricale doit être notre priorité commune, et nous devons rester engagés et déterminés jusqu'à l'atteinte des résultats escomptés, à savoir l'élimination de la fistule obstétricale », a-t-il souligné
Elisa Blin, attachée de coopération à l'ambassade de France, a souligné l'engagement de la France dans la prise en charge des femmes, en particulier pendant la maternité.
« L'ambassade de France, à travers le ministère de l'Europe et des Affaires étrangères, est très engagée pour la santé des femmes, et plus particulièrement pour la santé maternelle. Nous considérons qu'il est inacceptable que quelque chose d'évitable ne soit pas pris en charge aujourd'hui. C'est pourquoi l'ambassade de France, à travers ses contributions à l'UNFPA, a soutenu cette formation des prestataires de santé pour la lutte contre la fistule obstétricale », a-t-elle expliqué.
Les efforts à poursuivre pour éradiquer la fistule obstétricale en RDC incluent :
- Mettre à l'échelle et améliorer la couverture nationale des services de santé reproductive et maternelle, y compris les soins obstétricaux de qualité pour prévenir les cas de fistule obstétricale.
- Apporter un accompagnement technique et matériel aux équipes provinciales formées à la réparation de la fistule obstétricale.
- Poursuivre la formation de nouvelles équipes chirurgicales afin de doter tous les hôpitaux de référence des capacités adéquates pour opérer la fistule obstétricale.
- Mener des campagnes de sensibilisation et de mobilisation communautaire pour impliquer toutes les communautés dans la lutte contre la stigmatisation et le rejet des femmes touchées par la fistule.
- Soutenir le Comité national multisectoriel de lutte contre la fistule obstétricale en le dotant des moyens et des capacités nécessaires pour assurer le suivi de la mise en œuvre de la stratégie nationale d'élimination de la fistule obstétricale et la vulgarisation des normes et directives du ministère de la Santé publique, Hygiène et Prévention sociale sur la prévention et la prise en charge de la fistule obstétricale.
- Utiliser les nouvelles technologies de l'information pour sensibiliser les acteurs, collecter les données, documenter et partager les bonnes pratiques dans la lutte contre la fistule obstétricale.
L'UNFPA a mis en place des protocoles de surveillance pendant la grossesse, le travail et l'accouchement, ainsi que des recommandations pour la pratique de la césarienne. La fistule obstétricale a 90 % de chances d'être réparée si les victimes sont prises en charge par des prestataires qualifiés et des médecins spécialisés.
La cérémonie s'est déroulée dans le contexte de la Journée internationale des droits des femmes, célébrée en RDC sous le thème « La Congolaise au centre des ambitions ». Des kits contenant des pagnes et des produits de toilette pour femmes ont été remis aux femmes opérées.
Grâce Kenye