Le Fonds Monétaire International est actuellement en nouveau programme avec la RDC, chiffré à près de 3 milliards USD. Pour éclairer davantage l'opinion sur les concours de ce nouveau programme, le chef de mission du FMI pour la RDC, Calixte Ahokpossi et le représentant résident de cette institution financière en RDC, René Tapsoba, ont organisé un briefing avec les journalistes par vidéoconférence ce vendredi 17 janvier 2025.
Ils ont rapporté tout le cheminement, mieux, les évaluations auxquelles la RDC a été soumise avant de bénéficier de ce nouveau programme. Ces agents du FMI ont tenu à rassurer que leur institution va garder un œil attentif sur la RDC afin de favoriser la bonne exécution de ce programme.
Répondant à la question d'un journaliste, Calixte Ahokpossi a souligné qu'avant d'approuver ce nouveau programme, le FMI a voulu s'assurer que la RDC allait mettre fin aux dépenses en procédure d'urgence qui sont à la base de beaucoup de dépassements budgétaires dans le pays.
"Une action préalable sans laquelle ce programme n'allait pas être conclu, c'est la redéfinition du champ d'application des dépenses en procédure d'urgence. Nous avons voulu mettre des gardes fous pour éviter des dérapages", a-t-il déclaré.
René Tapsoba a souligné l'importance des réformes importantes sur lesquelles le FMI insiste dans le cadre de ce nouveau programme avec la RDC. Il a cité, au nombre de ces réformes, la déconcentration de l'ordonnancement qui fait que les ministres du Budget et des Finances ne soient plus les seuls patrons de la gestion des dépenses, la mise en place effective de la Direction du Trésor et de la comptabilité publique, la publication des contrats miniers et bien d'autres.
Il a aussi insisté sur la publication de la facture normalisée de la TVA, sur la mise en place du parquet financier, sur la nécessité de réformer le système fiscal pour éviter les harcèlements fiscaux ; et sur l'importance de revisiter la loi sur la sous-traitance afin définir de manière claire qui est sous-traitant en RDC.
René Tapsoba a par ailleurs évoqué la question du manque de profondeur du marché financier en RDC, qui, selon lui, devrait s'approfondir davantage pour réduire le risque de liquidité.
La question de la transparence s'est aussi invitée au cours de ce briefing. Les journalistes congolais se sont plaints de constater que le ministère du Budget, celui des finances et la Banque Centrale du Congo (BCC) ne publient plus des documents officiels sur les finances publiques. Les deux agents du FMI ont reconnu que la RDC a connu un recul en cette matière. Ils disent avoir fait part de cela aux autorités congolaises lors des discussions.
Ces agents du FMI ont, à cette occasion, annoncé la publication dans les tout prochains jours du rapport de leur institution qui va donner les détails sur la santé économique et financière de la RDC.
Soulignons que dans le cadre de ce nouveau programme, le FMI a consenti d’accorder un appui de près de 3 milliards USD à la RDC en raison de 1,8 milliard USD de facilité élargie de crédit (FEC) et de 1,1 milliard USD au titre de fonds pour la résilience et la durabilité ( FRD).
En vertu de cette approbation, le FMI va immédiatement opérer un premier décaissement de 240 millions USD au titre d’appui à la balance des paiements.