Haut-Katanga : “La province a besoin de 960.000 tonnes de maïs pour lutter contre l'insécurité alimentaire” (Expert)

Mardi 31 décembre 2024 - 09:37
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La province du Haut-Katanga, située au sud-est de la République démocratique du Congo, fait souvent face à des flambées des prix de sacs de maïs, aliment de base pour 80% des habitants presque chaque année. Pour lutter contre cette insécurité alimentaire l'année prochaine, des experts venus de l'université de Lubumbashi ont proposé, lors du symposium sur les défis socioéconomiques organisé par l'Assemblée provinciale du Haut-Katanga du 26 au 28 décembre 2024, les alternatives pour y mettre fin.

Le professeur Lucien Nyembo Kimuni, expert en agronomie de l’Université de Lubumbashi qui avait pris part à ce séminair, a affirmé, dans une interview à 7SUR7.CD ce lundi 30 décembre 2024, que pour remédier au déficit alimentaire, il faut tenir compte de plusieurs aspects.

À en croire, depuis 2019, le Haut-Katanga a vu sa production de maïs augmenter de manière significative, passant de 200.000 à 317.000 tonnes.

« Cette progression de 117.000 tonnes est le fruit des efforts conjoints du gouvernement provincial et de nos agriculteurs », a déclaré le professeur Nyembo.

Malgré ces résultats encourageants, la production actuelle reste bien inférieure aux besoins estimés à 960 000 tonnes que la province a besoin.

« Le déficit de 600.000 tonnes est un rappel brutal des efforts qu’il reste à fournir pour atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il ajouté.

Pour pallier cette dépendance au maïs, le professeur Nyembo Kimuni a insisté sur l’importance de diversifier les cultures.

« Nous devons introduire des alternatives comme le riz, les haricots, le manioc et les arachides, afin de renforcer la sécurité alimentaire et réduire la pression sur le maïs », a-t-il expliqué.

En parallèle, le secteur de l’élevage présente également des lacunes. Avec une production bovine de 20 000 tonnes pour un besoin de 50 000 tonnes, les importations comblent l’écart.

« Investir dans l’élevage local et améliorer les infrastructures sont des étapes cruciales pour répondre à cette demande », a souligné l’expert en agronomie.

Face à ces défis, le chercheur Lucien Nyembo a proposé des mesures claires pour répondre aux défis agricoles.

« La création d’un Fonds Provincial de Développement Agricole. Ce fonds offrirait un financement adapté aux agriculteurs, sans passer par des banques souvent inaccessibles », a-t-il affirmé.

Il a, aussi, cité l'amélioration des Infrastructures, l'accompagnement technique des agriculteurs et la construction de Silos de Stockage.

Patient Lukusa, à Lubumbashi