Le dialogue de haut niveau avec l'écosystème national et international de la justice transitionnelle, organisé du 04 au 05 décembre 2024 par la Commission interministérielle d'aide aux victimes et d'appui aux réformes (CIA-VAR), s'est clôturé jeudi à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Ces assises ont réuni des organisations de la société civile membre de l'Alliance nationale, des organisations internationales, mais aussi des représentations diplomatiques autour de la problématique de la justice transitionnelle et autres crimes portant atteinte à la paix et à la sécurité des populations congolaises.
Dans les échanges, ces différents acteurs ont été informés de la mission et du fonctionnement de la CIA-VAR. À l'occasion, ils ont émis leurs points de vue sur des textes en cours d'élaboration et mis en place un cadre de dialogue permanent avec la CIA-VAR pour une justice transitionnelle efficace au pays. Au terme de ces travaux, les parties prenantes ont formulé des recommandations, notamment la coordination entre les services étatiques dans l'implémentation de la justice transitionnelle.
« Il y a d’abord cette nécessité de la coordination au niveau de l’implémentation, parce qu’ils ont fait part du fait qu’il y a plusieurs services qui existent au niveau de l’État, qui travaillent sur le même terrain et donc, les partenaires ont sollicité à ce qu’il y ait une certaine coordination pour que l’action du gouvernement soit une action menée en synergie, que ça ne soit pas une action menée en solo, qui est dispersée. La deuxième recommandation, c’était un certain nombre de difficultés qui ont été relevées étant donné que dans le cadre de l’implémentation de la justice transitionnelle, il y a plusieurs obstacles qu’il y avait à l’époque », a rapporté à la presse Blaise Ndombe, coordonnateur exécutif adjoint de la Commission interministérielle d’aide aux victimes et d’appui aux réformes, à la fin de ce dialogue.
L'autre recommandation formulée par l'écosystème national et international, c'est la mise en place d'une stratégie nationale de poursuites contre les auteurs de violences sexuelles et autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité perpétrés en RD Congo.
« La stratégie nationale de poursuites , c’est dans le cadre du mécanisme de la justice, donc la répression. Parce que, comme je l’ai dit tantôt, jusque-là, on était focus sur les victimes, on n’a jamais évoqué les auteurs. Parce que pour qu’on parle des victimes, il faut comprendre qu’il y a des auteurs qui ont commis des faits qui ont entraîné l’existence des victimes. Et ces auteurs jusque-là sont un peu comme épargnés par des mécanismes juridiques. Et donc, cette stratégie vise à pouvoir ôter ces obstacles qui existaient pour la répression des auteurs, permettre qu’effectivement la justice puisse poursuivre les auteurs de ces crimes, qu’ils soient jugés et condamnés. Ça permet de pouvoir consolider l’effort de la réconciliation nationale », a ajouté Blaise Ndombe de la CIA-VAR.
Les conclusions de ces travaux vont servir de boussole au gouvernement de la République en ce qui concerne la mise en place de la justice transitionnelle au Congo-Kinshasa.
La CIA-VAR a été créée par la loi du 26 décembre 2022, qui a aussi institué le Fonds de réparation des victimes de violences sexuelles et autres crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV). Sa mission est de mener des réflexions et recherches pour accompagner la mise en œuvre de la justice transitionnelle en RDC, en proposant des réformes sur le cadre institutionnel et juridique susceptibles de garantir la non – répétition des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité, d'assurer le suivi de la mise en œuvre des programmes d'aide aux victimes et d'émettre des avis sur la question d'aide et des réparations.
Prince Mayiro