La police a effectué, dans la nuit de mercredi 31 juillet à jeudi 1ᵉʳ août, une descente au siège de Force du progrès, l’un des groupes composant l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti politique du président de la République Félix Tshisekedi. 137 personnes, dont un certain « Anti-balle », y ont été interpellées et des armes blanches ont été saisies.
La villa, qui se trouve à Ozone, un quartier de la commune de Ngaliema, était un véritable capharnaüm. Une centaine de personnes y vivaient, dont des femmes enceintes et des enfants.
« Nous avons interpellé, durant la nuit, 137 personnes dans cette maison. Quelle promiscuité ! Nous y avons récupéré une centaine de machettes et un drone », a déclaré le commissaire provincial de la police, Blaise Kilimbalimba.
Selon lui, les membres de Force du progrès de l’Ozone sont désormais mis hors d’état de nuire. La population va retrouver la quiétude.
« Nous réfléchissons déjà comment trouver une solution définitive à ce problème. Aujourd’hui, nous y sommes parvenus. La population de ce quartier peut désormais vivre normalement, car la police va assurer une permanence dans cette résidence », a-t-il poursuivi.
Pour les habitants du quartier, l’interpellation de ces personnes et la réquisition de la villa, qui serait une propriété de l’État, constituent un véritable soulagement.
« Ces gens nous ont tellement traumatisés au point que nous avions cru, à un moment, qu’ils étaient au-dessus de la loi. Ils pouvaient arrêter qui ils voulaient et le garder pendant plusieurs jours dans leur cachot. Nous nous interrogions sur qui nous délivrerait, car ils ne craignaient personne », a déclaré un habitant que nous avons interrogé sur place.
Un autre habitant a renchéri : « Ils se considéraient eux-mêmes comme des militaires, des policiers et des juges. Imaginez-vous qu’ils refusaient même à la police de s’arrêter devant la parcelle. Que l’État reprenne l’autorité sur ce quartier ! »
L’incident survenu hier à la résidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila est à l’origine de ces interpellations. Dans des vidéos qui circulent sur internet, on voit plusieurs jeunes, qui seraient membres de Force du progrès, en train de s’affronter aux policiers chargés de la sécurité de la famille de Joseph Kabila.
« L’événement d’hier est une goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le déguerpissement sauvage que ces malfrats ont effectué dans un immeuble à Gombe et le raid chez l’ancien président de la République sont inacceptables. Grâce à quelques-uns que nous avons arrêtés en flagrant délit, nous avons pu identifier leur lieu d’origine », a ajouté le patron de la police dans la capitale.
Dans un communiqué publié dans la soirée d’hier, le président ad interim de l’UDPS, Augustin Kabuya, a nié l’appartenance au parti présidentiel des personnes qui ont troublé l’ordre public autour de la résidence de Joseph Kabila. Il a demandé qu’elles soient « identifiées et poursuivies conformément aux lois de la République ».
Bienfait Luganywa