La République démocratique du Congo n’exporte plus de l’électricité vers d’autres pays. C’est ce qu’a révélé le ministre des Ressources hydrauliques et électricité, Teddy Lwamba, au cours du briefing presse du jeudi dernier, tenu conjointement avec son collègue de la Communication et médias, Patrick Muyaya.
Selon ce membre du gouvernement Suminwa, cela est consécutif à l’accroissement du besoin en électricité au pays, dû à la libéralisation du secteur minier.
Par contre, aujourd’hui, a-t-il soutenu, le Congo-Kinshasa importe de l’électricité pour, notamment, appuyer le secteur minier. À titre d’illustration, il a évoqué le cas de la Zambie qui injecte 250 mégawatts en appui au secteur minier congolais.
« Pour répondre à cette question, il faut rentrer dans le contexte historique. Il est vrai que l’histoire de la production de l’électricité de la RDC s’est arrêtée en 1982. Le temps s’est arrêté, avec Inga 2, il n’y a plus eu de projet. Ce qui était intéressant, ce qu’à l’époque cette production de l’électricité suffisait aux besoins. La GECAMINES, du haut de sa gloire , pouvait consommer 500 mégawatts et le reste qui était renvoyé à la ligne Inga - Shaba pouvait être exporté vers les pays étrangers. On arrive en 1997, il y a eu la libéralisation du secteur minier et ce boom-là a renversé la tendance, ce qui a fait que le besoin en électricité s’est accru. On s’est rendu compte qu’on n’a pas libéralisé le secteur de l’électricité au même moment que le secteur minier. On a été très vite rattrapé par le temps, et en 2014, on a vite libéralisé le secteur qui malheureusement aujourd’hui boite encore un tout petit peu. C’est pour vous dire qu’aujourd'hui, nous n’exportons rien et pourtant nous importons. La Zambie d’hier qui recevait de l’électricité de chez nous , nous recevons d’elle 250 mégawatts », a-t-il fait savoir.
Pour lui, la richesse générée par les 250 mégawatts sur le PIB du pays est estimée à 8 milliards de dollars américains. D’où, il a appelé à produire de l’électricité en interne pour reprendre le monopole du secteur.
« Je l’ai dit ici : la Zambie injecte 250 mégawatts en RDC qui appuie le secteur minier. Et la génération de la richesse de ces 250 mégawatts génère 8 milliards (dollars américains) sur notre PIB. Ça veut que si nous n’avons pas ça , l’économie va tousser. C’est - à- dire, nous devons très vite agir pour la production interne et reprendre ce monopole là. Nous sommes un pays à vocation d’exportation, mais aujourd’hui nous n’exportons rien », a exhorté le ministre Lwamba.
Rappelons que le secteur de l’électricité a été libéralisé en 2014 en République démocratique du Congo pour combler les déficits énergétiques évalués à 2500 mégawatts. Cependant, malgré la libéralisation du secteur, le pays peine à combler le besoin en électricité au niveau interne.
Prince Mayiro