Les populations de la province de Maï-ndombe, précisément celles de la capitale de cette province, la ville d'Inongo, multiplient des manifestations de rue pour dénoncer les actes de corruption qui ont caractérisé les élections du gouverneur et du vice-gouverneur de cette province.
Au terme d'une manifestation, ce mardi 4 juin 2024, elles ont demandé à la Cour d'Appel de Maï-ndombe d'annuler ces élections qui, selon eux, ont été entachées de beaucoup d'irrégularités et d'ordonner leur réorganisation purement et simplement.
Dans une déclaration lue par leur porte-parole, des acteurs de la société civile dénoncent la séquestration des députés provinciaux et plusieurs actes de corruption dont les promesses de véhicules et de l'argent donné aux électeurs en échange des voix.
Les manifestants en appellent en même temps à l'implication personnelle du chef de l'État, le président de la République Felix-Antoine Tshisekedi, afin que ces scrutins soient annulés. Ils estiment que si cela n'est pas fait, la province de Maï-ndombe risque de sombrer dans une crise de légitimité interminable de nature à impacter négativement le développement de ce coin du pays.
"Ces élections se sont déroulées dans un climat de corruption à outrance. Les députés provinciaux ont été séquestrés pendant trois jours dans la résidence d'un mentor politique venu de Kinshasa pour favoriser la corruption. Les billets de banque ont circulé. Les promesses de véhicules ont été faites aux élus en échange de leurs voix. Nous en appelons à l'annulation pure et simple de ces élections et leur réorganisation dans un bref délai. Nous n'allons accorder aucune légitimité aux dirigeants issus de la corruption. Le candidat Lebon Nkoso Kevani a corrompu à ciel ouvert les élus provinciaux. Nous en avons des preuves. Nous constatons avec regret que les députés provinciaux n'ont pas respecté le choix de la population, celui de voter pour un homme intègre, manager, doté d'un carnet d'adresse pouvant placer province sur l'orbite du développement. Les députés provinciaux du Maï-ndombe ont voté pour satisfaire leurs intérêts égoïstes de nature à hypothéquer l'avenir de toute une province", a déclaré, Huguette Bola, dans la déclaration lue à la fin de la manifestation.
Rappelons que les élections du gouverneur et vice-gouverneur du Maï-ndombe ont eu lieu le dimanche 26 mai dernier à Inongo, chef-lieu de la province. À l'issue de ces scrutins, les deux challengers, à savoir les candidats Aimé Pascal Mongo Lokonda et Lebon Nkoso Kevani ont obtenu chacun 9 voix, sur un total de 18 votants.
Pour les départager, la Commission Électorale Nationale Indépendante ( CENI) a organisé un deuxième tour 72 heures plus tard, soit le 29 mai 2024. Les résultats publiés après ce deuxième tour ont donné pour vainqueur Lebon Nkoso avec 10 voix, contre 8 pour Aimé Pascal Mongo.
Dénonçant les actes de corruption dans le chef de son challenger, Aimé Pascal Mongo a introduit une requête en contestation à la Cour d'Appel de Maï-ndombe. Il exige l'annulation de ces scrutins pour notamment corruption et intimidation des députés provinciaux.
ODN