Un militaire de la SANDF (Force de défense nationale sud-africaine) déployé au sein des troupes régionales de la SADC a été tué et 13 autres ont été blessés lors des affrontements contre le M23 près de la cité de Sake, au Nord-Kivu.
C'est ce que rapporte l'armée sud-africaine dans un communiqué publié le vendredi 31 mai dernier. Celle-ci mentionne également que 2 de ses véhicules blindés ont été immobilisés.
"Les membres de la SANDF sont entrés en contact avec le M23 à Sake, lors de la bataille qui s'est ensuivie entre le M23 et nos forces. 13 membres ont été blessés et un a été mortellement blessé. Tous les membres blessés ont été évacués vers l'hôpital de Goma et sont en convalescence. Deux véhicules blindés de transport de troupes (APC) ont été endommagés au cours de l'engagement", lit-on dans le document.
Le jeudi 30 mai matin, le M23 a de nouveau largué des bombes sur la cité de Sake, à 27 kms de Goma, a rapporté le porte-parole de l'armée congolaise dans la contrée. Les troupes gouvernementales ont alors été contraintes d'intervenir pour écarter la menace.
"Tôt ce jeudi 30 mai, les terroristes de l'armée rwandaise et leurs alliés du M23 se sont mis à bombarder à l'aveuglette la cité de Sake et ses environs. Les FARDC et leurs partenaires ont réagi efficacement. A ce stade, le mouvement ennemi a été stoppé net", a indiqué, ce jour-là, le lieutenant-colonel Ndjike Kaiko Guillaume.
Officiellement, les troupes de la SADC ne sont jamais engagées au combat depuis le début de leur déploiement en mi-décembre dernier. Cependant, rapporte une source sécuritaire, les soldats sur le terrain, essentiellement des sud-africains, ont engagé quelques réactions contre les rebelles près de Saké, dans le territoire de Masisi. Depuis décembre, il s'agit d'un 4e soldat sud-africain à perdre la vie au Nord-Kivu.
Sake, cité stratégique et dernier verrou pour Goma, est tout de même devenu fantôme du fait des affrontements réguliers entre les 2 parties. Les habitants qui avaient déjà plusieurs fois été visés par des bombardements ennemis ont déjà vidé le lieu et la plupart se sont rassemblés à et autour de Goma.
Le vendredi 31 mai, les hostilités se sont enchaînées dans les collines près de Saké, notamment à Kimoka d'où le M23 tire régulièrement ses obus sur la cité, a indiqué un acteur de la société civile.
Par ailleurs, d'autres affrontements qui sont devenus intenses sont signalés un peu plus au nord où les rebelles tentent de s'emparer d'une partie du territoire de Lubero. Le jeudi 30 mai a particulièrement été agité à Kanyabayonga suite à la progression des assaillants.
Kanyabayonga est une jonction entre les territoires de Rutshuru, déjà occupé par le M23, et celui de Lubero, jusqu'ici épargné.
Des populations ont alors abandonné l'entité pour se mettre à l'abri. Cependant, il y a eu plus de peur que de mal, car en dépit de tous les échos sur la prise de Kanyabayonga par le M23, l'armée congolaise a réussi à repousser les rebelles jusqu'à une dizaine de kms, de sorte que jusqu'à ce samedi, la menace semble s'éloigner de plus en plus.
Isaac Kisatiro