La Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) alerte sur la situation alarmante que traversent les détenus dans les prisons au Haut-Katanga, particulièrement à la prison centrale de Kasapa, à Lubumbashi, où 7 cas de tuberculose multirésistante ont été enregistrés.
Selon son coordonnateur provincial, Joseph Kongolo, qui l'a dit à 7SUR7.CD ce vendredi 31 octobre 2025, la réalité sur le terrain traduit une « grave négligence » des autorités tant nationales que provinciales, avec un risque accru de violations des droits fondamentaux des prisonniers. Les enquêtes menées récemment par la CNDH/Haut-Katanga montrent que la prison centrale de Kasapa compte actuellement 2.618 détenus, dont 2.114 prévenus, 72 femmes, 34 mineurs, 6 nourrissons et 10 étrangers.
« Le taux de détenus préventifs est élevé par rapport aux condamnés, ce qui montre la lenteur dans le traitement des dossiers judiciaires », a expliqué Joseph Kongolo.
Il a ajouté que depuis octobre 2023, le gouvernement central ne « subventionne plus » les prisons de la province, aggravant ainsi la précarité des conditions de détention. Outre la faim, les détenus sont exposés à de graves problèmes sanitaires, notamment le manque d’eau potable et la situation sanitaire alarmante.
« La prison de Kasapa dépend d’un seul forage, car les robinets de la Régie des eaux ne coulent plus. A Kasapa seulement, sept (7) cas de tuberculose multirésistante ont été confirmés », a révélé Joseph Kongolo tout en rappelant que ces cas nécessitent un isolement immédiat afin d’éviter une propagation rapide au sein de la population carcérale.
Le coordonnateur provincial a également attiré l’attention sur le danger d’un effondrement partiel du mur d’enceinte. Toutefois, Il a salué la campagne de dépistage lancée depuis septembre dans certaines prisons du Haut-Katanga dont Kasapa, Boma de Kipushi et Buluo de Likasi.
La CNDH a plaidé pour une implication urgente du gouvernement provincial et national afin de remédier à cette situation sanitaire jugée « déplorable » et trouver une solution pour la question de surpopulation dans les maisons carcérales de la province et du pays.
Patient Lukusa, à Lubumbashi