Il s'est tenu à Kinshasa, ce jeudi 25 avril 2024, une conférence-débat portant sur le thème « Corruption électorale : quel avenir pour la démocratie en RDC ? », organisée par le média en ligne Actualité.CD.
Les intervenants principaux étaient Germain Kuna, professeur de sciences politiques à l'Université de Kinshasa (UNIKIN), et Rodrigue Ramazani, avocat à la Cour d'appel de Kinshasa/Matete et candidat malheureux aux dernières élections législatives nationales et provinciales.
Prenant la parole en premier lieu, le professeur Germain Kuna a souligné l'importance de l'intégrité électorale et de la sincérité du vote pour garantir la crédibilité des élections. Il a défini la corruption électorale comme le phénomène où les candidats ou les partis politiques cherchent à influencer les électeurs en leur offrant des cadeaux ou de l'argent en échange de leurs voix, dénaturant ainsi le processus démocratique et encourageant la mauvaise gouvernance.
« La corruption met de côté les programmes politiques au profit des biens matériels et de la puissance financière, déformant ainsi le sens du vote », a-t-il fait remarquer.
Selon lui, la solution réside dans une réglementation plus stricte des partis politiques en RDC, mettant l'accent sur des réformes visant à dépersonnaliser ces entités politiques.
« Les députés doivent proposer des dispositions légales pour permettre ces réformes. Les textes existants sur l'organisation et le fonctionnement des partis politiques, le financement de ces partis, ainsi que les manifestations publiques, doivent être révisés. Il est crucial que des mesures soient mises en place pour garantir le respect de ces textes. Il faut faire appel à la vigilance de celui qui est le garant du bon fonctionnement des institutions. Il dispose de structures, de services et de moyens. Il est essentiel de déployer tous les efforts nécessaires pour que les textes soient respectés », a-t-il ajouté.
De son côté, Me Rodrigue Ramazani a élargi le débat en soulignant le rôle des institutions du pays dans la corruption électorale, notamment lors des négociations menées par les confessions religieuses pour la désignation du président de la CENI. Il a mis en lumière le manque d'exemplarité des autorités en dépit de l'existence de textes en vigueur, critiquant également l'inaction du Parquet dans la lutte contre ce fléau.
« Nous devons voter pour des projets de société plutôt que pour des individus. Des mécanismes de contrôle renforcés sont nécessaires pour prévenir la corruption électorale », a-t-il préconisé.
Cette conférence a été marquée par des échanges enrichissants entre les intervenants et le public, soulignant que la lutte contre la corruption électorale demeure un enjeu crucial pour l'avenir démocratique de la RDC.
Les appels en faveur de réformes profondes et d'une vigilance accrue de la part de tous les acteurs concernés apparaissent comme des impératifs pour restaurer l'intégrité du processus électoral et renforcer la démocratie dans le pays.
Merveil Molo