Au moins 7 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu dans l'est de la République démocratique du Congo.
Mercredi 10 avril, des hommes armés ont attaqué un véhicule en fin d'après-midi, et tué les 4 personnes qui étaient à bord. D'après les témoins, il s'agissait d'un braquage ciblé. Le drame a s'est produit au carrefour populaire qui donne sur l'avenue Félix Tshisekedi. À la veille, un homme en uniforme de l'armée congolaise a abattu trois civils dans le quartier Majengo, un peu plus au nord, les raisons ne sont pas encore connues.
Alors, face à l'inquiétude et la peur qui s'installent, les autorités tentent d'agir. Ce jeudi, le maire a présenté à la presse des présumés auteurs de cette instabilité et annoncé la tenue d'un procès en flagrance.
"La justice va, selon notre souhait, faire une audience publique pour que chacun sache l'évolution du dossier. Actuellement à Goma, nous avons le phénomène Wazalendu, nous avons des déserteurs, nous avons aussi des gangs. Nous demandons aux dirigeants de Wazalendu de veiller à la bonne gestion de leurs éléments. Ils doivent être mieux encadrés, et leurs munitions doivent être contrôlées", a déclaré le commissaire supérieur principal Faustin Kamand, maire de la ville de Goma à la presse locale.
Les Wazalendu sont ces "patriotes" qui ont pris les armes aux côtés de l'armée congolaise pour combattre les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda. Actuellement, ils sont accusés d'être parmi les auteurs de l'insécurité dans la ville volcanique, et surtout après le meurtre du chauffeur du CICR, Adolphe Mweze le 31 mars dernier.
Goma est sous tension car l'insécurité gangrène la plus grande ville de l'est de la République démocratique du Congo. Au-delà de la menace du M23 qui a coupé presque toutes les voies d'approvisionnement de Goma, la circulation incontrôlée d'armes à feu pousse des habitants à prendre des précautions malgré eux.
GM