L'Union des Patriotes Congolais "UPC", parti politique cher à Thomas Lubanga, estime que l'administration militaire à la tête de la province de l'Ituri depuis le mois de mai 2021, s'est "détournée de sa mission" et fait des morts de l'Ituri un "capital politique et financier".
Dans une déclaration faite à la presse par son communicateur, Gabriel Kisembo, le mercredi 28 février 2024 à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, cette formation politique affirme que les animateurs de l'état de siège utiliseraient la "persistance de l'insécurité et l'accentuation des massacres" comme une stratégie pour pérenniser ce régime spécial.
"L'image que ces détracteurs voudraient donner au président de l'UPC en lui portant la responsabilité de la dernière vague de massacres de Djugu, n'est rien d'autre que l'image qu'ils valent pour autant que pendant 34 mois de l'état de siège, ils se sont détournés de leur mission, faisant ainsi des millions de morts de l'Ituri, un capital politique et financier. N'affirment-ils pas qu'ils trôneront à la tête de l'Ituri tant qu'il y aura des tueries? En voie de conséquence, l'UPC note que la persistance et l'accentuation des massacres rentreraient plutôt dans la stratégie de la pérennisation de cet état de siège asservissant et avilissant. Les tireurs de ficelles ne seraient-ils pas débusqués au grand jour?", a-t-il déclaré.
Par ailleurs, l'UPC accuse des proches collaborateurs du gouverneur militaire de l'Ituri d'être à la base d'une campagne de diabolisation de son président Thomas Lubanga.
En réaction à ces allégations, le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'administration militaire de l'Ituri, parle des propos poussiéreux qui ne reflètent pas la réalité.
"C'est du verbiage et des propos poussiéreux qui ne reflètent pas la réalité. C'est une contre vérité. La situation d'hier, avant l'état de siège n'est pas la même situation actuellement. L'Ituri a quitté le statut de non- état à un statut normal où la province et sa population se redressent petit à petit à la restauration de l'autorité de l'État. La province commence à revivre grâce à l'état de siège", a-t-il dit dans un échange avec 7SUR7.CD, le mercredi 28 février.
Il y a quelques jours, le territoire de Djugu était à feu et à sang après une accalmie observée pendant des mois. Plusieurs civils ont été tués dans cette partie de l'Ituri par des miliciens CODECO et Zaïre. Ce vendredi 1er mars, 15 personnes tuées par la CODECO à Tali seront enterrées à la périphérie de Bunia.
Séraphin Banangana depuis Bunia