À travers un communiqué de presse daté du 28 novembre 2023 en réaction à la déclaration du Cardinal Fridolin Ambongo face aux jeunes catholiques, faisant allusion à une possibilité de non-tenue des élections le 20 décembre, la CENI a exprimé sa consternation sur ces propos du numéro un de l’Eglise catholique en RDC.
La CENI, dans son communiqué, rappelle qu'elle s'est résolument engagée à organiser des élections crédibles, inclusives, apaisées et transparentes conformément aux lois du pays, et cela, malgré les innombrables écueils et défis auxquels elle fait face depuis la mise en place de l'actuelle équipe dirigeante entre octobre et novembre 2021, avec 28 mois de retard, et n'a ménagé aucun effort pour s'assurer que les élections se tiennent dans les délais constitutionnels.
« A moins d'un mois de la date du 20 décembre 2023 prévue pour les scrutins combinés tant au niveau national, provincial que local, le calendrier électoral publié en novembre 2022 est scrupuleusement respecté par la Centrale Electorale », lit-on dans le communiqué
La CENI dit poursuivre l’organisation des cadres de concertation avec toutes les parties prenantes, et affirme qu’elle a organisé un forum sur l'observation électorale citoyenne, et encourage tous les groupes qui le souhaitent à se faire accréditer pour surveiller la transparence du processus électoral.
D’où, elle estime que la déclaration de Fridolin Ambongo est inopportune, incendiaire et non constructive », et la considère comme un procès d'intention qui est de nature à « démobiliser toutes les parties prenantes engagées dans le processus électoral qui amorce son dernier virage, saboter tous ses efforts entrepris pour tenir les échéances électorales dans les délais constitutionnels et semer la division et la confusion ».
« Cette conclusion prématurée et infondée du numéro un de l'Eglise Catholique en RDC, a pour but de préparer le lit de la contestation et de jeter à tout prix le discrédit sur le processus électoral », estime la CENI.
Ces propos du Cardinal Ambongo, pour la Centrale électorale, pourraient remettre en cause la relation de confiance et de respect mutuel que s'efforcent de construire la CENI et la Mission d'Observation Électorale conjointe de la CENCO et l’ECC, qui, souligne-t-elle, à travers un de ses représentants, Monseigneur Donatien Nshole, avait récemment levé l'option de travailler avec la CENI pour l'organisation de bonnes élections et avait déclaré être apaisée par les échanges avec la CENI.
La Centrale électorale invite la MOE CENCO/ECC à se désolidariser publiquement des propos « incongrus » tenus par le Cardinal Ambongo, pendant la période de campagne électorale, devant des jeunes qui constituent une frange importante et surtout active de l'électorat et de la population congolaise.
« Si l'orthodoxie d'une mission d'observation électorale professionnelle n'est pas respectée par la MOE CENCO/ ECC, la CENI doute que cette mission contribue efficacement à l'apaisement de l'environnement politique et social dans lequel les scrutins vont se dérouler et en tirera toutes les conséquences qui s'imposent », estime-elle.
Profitant de l’occasion, la CENI rassure l'opinion publique qu'elle ne failira pas à sa mission, autant que la situation dépende d'elle. Tout est fait, dit-elle, à son niveau, pour que les scrutins combinés se tiennent effectivement le 20 décembre 2023 et il n'y a aucune raison à ce jour d'en douter.
Pour rappel, face aux jeunes le dimanche 26 novembre dernier, le Cardinal Fridolin Ambongo a dans son message estimé qu’il n’y a pas des preuves sur la tenue des élections le 20 décembre et que même si elles se tenaient, il n’y a pas non plus de certitude qu’elles vont se dérouler dans dans les meilleures conditions de transparence.
Christian Dimanyayi