Dans son allocution au DRC Agribusiness Forum qui se déroule jusqu’au 5 octobre de cette année à Kinshasa, George Arthur Forrest, président de GoCongo mais aussi président du Groupe Forrest International, a invité les investisseurs, autorités et hommes d’affaires à promouvoir ce secteur de la vie sociale pour assurer l’autosuffisance alimentaire dans le pays.
S’étant exprimé sur « le potentiel agro-alimentaire en RDC : une dynamique en marche », au cours de ces assises dont le thème principal est « la revanche du sol sur le sous-sol », George Forrest a peint le tableau des richesses de la République Démocratique du Congo, dans la faune et la flore, un atout majeur pour permettre au pays de promouvoir l’industrie locale et de se développer. Ce qui n’est pas le cas, car le pays, à l’en croire, reste très dépendant de l’extérieur.
« Notre pays, à l’instar du continent africain, reste encore trop dépendant de l’extérieur en ce qui concerne son alimentation. Nous continuons d’importer l’essentiel de ce que nous consommons et cela a un impact négatif sur l’environnement commercial et sur la promotion de l’industrie locale, notamment l’agroalimentaire », a-t-il dit d’entrée.
Le patron du Groupe Forrest international a laissé entendre que le pays qui, pourtant par sa superficie a de grands espaces de terres arables et une population à plus de 60% jeune, ne saisit cette opportunité pour en tirer bénéfice. Et continue à perdre chaque année des milliards, en cause, a-t-il dit, l’importation.
« Le Congo, c’est 70% de territoire couvert des forêts, le fleuve Congo, des immenses terres fertiles, la pluie abondante, le soleil en permanence. Le Congo dispose des plus grandes potentielles en Afrique pour produire des aliments de haute qualité à faible coût », a dit G. Forrest.
Dans la foulée, le président du Groupe Forrest a estimé que la révolution agricole porteuse de croissance va contribuer au relèvement de certains défis auxquels fait face le pays, notamment l’éducation et l’emploi chez les jeunes.
La République Démocratique du Congo, a-t-il dit, est une terre de très grande potentialité mais aussi de grand paradoxe.
« Nous avons tout, pour tout avoir mais nous n’avons encore rien », a-t-il lancé.
Il a également déploré le fait que le pays produit moins de la moitié de la nourriture consommée, et a souligné qu’il y’a bel et bien moyen d’augmenter drastiquement la production alimentaire, car la RDC a des potentialités comme celles du Brésil qui, à en croire ses dires, nourrit ses 200 millions d’habitants et importe pour plus de 50 milliards de dollars.
« À ce stade de notre marche en avant et pour prendre notre juste place en Afrique et dans le monde, il est impératif et urgent pour nous de renverser les dynamiques, de déconstruire (…) pour ensuite définir les bases nouvelles de notre projet de développement », s’est-il exprimé.
Pour George Forrest, il faut donner la priorité à l’agroalimentaire car le Congo est d’abord un pays agricole avant d’être un pays minier et ce secteur est très vital pour le développement.
Par ailleurs, cet homme d’affaires a réitéré sa détermination à contribuer, au travers de GoCongo, à la promotion du secteur agro-alimentaire en RDC et à la création d’emplois.
Signalons par ailleurs que GoCongo cultive à ce jour 4.000 hectares de maïs, avec l’objectif d’atteindre à terme 10.000 à 15.000 hectares. La culture de blé s’étend sur 1.000 hectares avec un objectif de 10.000 hectares.
Le blé est utilisé pour la production des biscuits à travers la biscuiterie « Relacom » qui commercialise les marques Extra et Baby Food. GoCongo posséde également VAP. GoCongo produit actuellement 36.000 tonnes de biscuits et l’année prochaine, par des investissements supplémentaires, il produira 72.000 tonnes de biscuits par an. Cette production, comme toutes celles de GoCongo, est exclusivement destinée à la population locale.
À noter que Go Congo possède aussi un cheptel de 60.000 têtes entièrement BIO disposant de 750.000 ha pour se nourrir naturellement. GoCongo fournit de la viande bovine de « haute qualité » à plus de 5.000 boucheries, hôtels, restaurants et supermarchés.
Selon les projections, la production de viande de 3.500 tonnes en 2023 passera à plus de 20.000 tonnes en 2030. Ses opérations sont, à en croire ses responsables, ultra modernes et basées sur les normes internationales les plus élevées et des pratiques agricoles durables. Cette entreprise pratique un système circulaire avec le son des meuneries qui engraisse le bétail et le fumier de ce bétail permet de réduire l'importation d'engrais.
En outre, l’entreprise possède des champs de papaye destinés à développer la production de papaïne en partenariat avec La Floridienne, leader mondial dans ce domaine. Une usine de mayonnaise, la première du pays, vient compléter l’ensemble.
L’objectif de GoCongo est d’exploiter l’immense potentiel agricole de la RDC et limiter les importations de denrées alimentaires en maitrisant la chaine de production de la terre au produit fini.
Christian Dimanyayi