Relance de la MIBA : « Nous n’avons jamais reçu une quelconque requête formelle de financement » (Nicolas Kazadi)

Lundi 2 octobre 2023 - 08:02
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Le ministre des finances Nicolas Kazadi a présenté et défendu devant les députés nationaux, mercredi 27 septembre 2023, le Projet de la Loi portant réédition des Comptes de la Loi de finances n°21/029 du 31 décembre 2021 pour l'exercice 2022. 

L’occasion faisant le larron, Nicolas Kazadi s’est également exprimé sur la question de la relance de la société Minière de Bakwanga (MIBA) dans la province du Kasaï-Oriental. 

Dans ses dires, le ministre des finances a fait savoir que son ministère n’a jamais reçu une requête formelle de financement du plan de relance, formulée par le ministère du portefeuille ou encore du budget. 

« S’agissant de la MIBA d’abord premier constat, nous n’avons jamais reçu en tant que Ministre des finances une quelconque requête formelle de financement d'un plan de relance de la Miba, qu’il vienne du ministère du portefeuille qui a la tutelle administrative ou du ministère de Mine qui a la tutelle du secteur. Nous n’en avons jamais reçu ou encore même du ministère du budget qui engage les dépenses », a-t-il dit.

Par contre, Nicolas Kazadi reconnaît des discussions portées sur plusieurs idées et plans de relances qui, à l’en croire, ont été à l’étude dont la plus importante est celle faite par le COPIREP, qui aboutissait à un montant de 450 millions de dollars. 

« La proposition la plus aboutie, la plus ambitieuse c’est celle du COPIREP. En dehors de celle-là, il y a eu des propositions informelles ou plus ou moins informelles de 40 millions, 45 millions etc, que nous avons discuté avec la direction de la Miba mais qui n’avaient pas fait  l’objet d’une demande formelle justement parce que les discussions révélées qu’il y avait beaucoup d’éléments qui manquaient pour aller de l’avant », a-t-il indiqué.

Parmi les éléments qui manquaient, le ministre a parlé du faible taux de bénéfice qui découle de la politique de vente de la MIBA. 

« Une proposition qui a été faite de 45 millions de dollars à financer d’ailleurs l’implication d’une banque, en attendant que l’État mobilise la trésorerie. Cette banque je ne citerai pas son nom, elle ne cherchait qu'une seule chose, la garantie des remboursements du trésor et elle donnait l’argent à la disposition. Elle n’avait aucune préoccupation sur la solidité du projet lui-même. Et lorsque nous avons discuté avec la direction de la Miba de l’époque, quelques questions simples à combien produisez-vous le carat ? En moyenne on me dit 20 dollars. A combien rendez-vous le carat? 15 dollars. Alors comment allons-nous produire un carat à 20 dollars et le vendre à 15 dollars donc le vendre à perte et aller prendre un financement que ce soit d'une banque ou de l’État? Je pense en âme et conscience que si je le faisais, j’aurais failli et vous auriez pu me sanctionner gravement », a souligné Nicolas Kazadi. 
 
Et d’ajouter : « Par contre, ça ce n’est qu'un exemple, l’autre proposition celle de 450 millions vous êtes d’accord avec nous que nous n’avions pas les moyens au niveau du budget de l’État pour nous engager à hauteur de 450 millions ». 

Pour pallier cette situation, le ministre des finances a rassuré que des dispositifs ont été pris, sur instruction du président de la République, notamment faire venir des investissements qui ont les moyens. 

« Mais pour le faire, il faut que nous ayons une connaissance de la valeur de jusement des actifs de manière à mieux attirer , parce que nous avons constaté que depuis 2019 où nous sommes arrivés aux affaires nous avons vu défiler beaucoup de gens , beaucoup de grandes entreprises qui ont manifesté un intérêt de principe pour la Miba mais au fur et à mesure des discussions, elles se rendaient compte qu’il y avait pas d’éléments suffisamment probants pour aller plus loin », a-t-il lancé. 
 
En outre, le ministre des finances a rassuré avoir poussé son collègue de Mines à accélérer le travail de certification pour pouvoir mobiliser des vrais investisseurs et avoir un vrai plan de relance. 

Il a annoncé, dans la foulée, que le trésor est prêt à reprendre les dettes qu’a la MIBA vis-à-vis des tiers, le loger à l'OGDEP de manière à dégager l’entreprise, et pour ne pas l’empêcher de contracter de nouveaux partenariats. cette décision est déjà prise sur les principes.

Un autre élément qui a retardé ou encore ralenti la relance de la MIBA, a fait précisé Nicolas Kazadi, c’est sa direction qui était encore intérimaire et ne facilitait pas les choses car n’importe quel financier, à l’en croire, préfère savoir avec qui il va travailler dans la durée. 

« Aujourd’hui nous avons une direction qui est nommée et je me réjouis de ce que j'ai appris aujourd’hui que ils vont enfin faire leur remise et reprise demain mais avant qu’il ne fasse leur remise et reprise depuis plusieurs semaines, nous discutons régulièrement avec la nouvelle direction de la Miba et nous avons pris comme acte , en attendant d’aller plus loin dans la grande relance minière, nous allons partir sur les actifs énergétiques de la Miba parce qu’elle est propriétaire de trois barrages qui sont en difficulté et nous avons évalué la possibilité de relancer ces trois barrages. Au moment où nous parlons, avec la direction intérimaire nous avons pris un engagement de financer en concurrence 3 millions de dollars, nous avons déjà payé 1 millions et demi de dollars pour relancer une des trois barrages et le contrat est en cours. La nouvelle direction a eu des réunions avec cette entreprise, elle va poursuivre, elle va modifier un peu le contrat mais elle va poursuivre et nous allons aller plus loin », a-t-il annoncé. 

L'objectif, à en croire les mots de Nicolas Kazadi, c’est de relancer ces trois barrages dont le total de production avec quelques aménagements pourrait aller au-delà de 30 mégawatts. 

« Et si on arrive à 30 mégawatts pour la Miba aujourd’hui on règle pas seulement un problème pour la future production minière mais aussi pour la population pour l’économie de la province », a-t-il déclaré. 
 
Le ministre des finances a aussi affirmé avoir pris l’engagement vis-à-vis de la direction de la MIBA sur le premier projet de pays 3 millions $ et de mobiliser pour le reste des centrales jusqu’à 40, 50 millions de dollars à valoir sur la dette que la Miba détient sur le trésor pour accélérer le rétablissement de ces trois centrales.

Il a également fait savoir qu’un transfert d’environ 1 million de dollars a été mis en place chaque mois, depuis plus d’un an pour permettre à la MIBA de maintenir la paie de ses agents actifs comme retraités en attendant d’accélérer un véritable plan de réforme.

Jephté Kitsita

 

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