Le procès de Salomon Idi Kalonda, conseiller de Moïse Katumbi, a démarré ce jeudi devant la Cour militaire de Kinshasa/Gombe. La première audience a été consacrée à l'identification du prévenu et la lecture des charges qui pèsent sur lui.
Au terme de cette audience, la défense s'est étonnée du fait que l'accusation principale de détention illégale d'une arme à feu, qui a conduit à l'arrestation de ce cadre du parti Ensemble pour la République, n'ait pas été retenue.
"Depuis son interpellation, beaucoup de choses ont été dites notamment sur les faits qui étaient mis à sa charge. Il y a même une conférence de presse au cours de laquelle on a allégué qu'il était détenteur d'un pistolet. Et que ce pistolet aurait servi à l'organisation des manifestations qui auraient dû être pacifiques. Vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, cette accusation n'est même pas retenue. Ce qui démontre avec quelle légèreté les poursuites dès le départ ont été entamées contre Salomon Kalonda et en plus sur des faits qui juridiquement ne tenaient pas mais qui aujourd'hui, même de la part de leurs propres auteurs, n'ont pas été soutenus", a affirmé maître Hervé Diakiese qui s'est exprimé au nom du collectif d'avocats de Salomon Kalonda.
Et de renchérir : "Ce qui est important de relever aujourd'hui, ce que l'acte géniteur, l'acte justificatif, le prétexte, le motif qui a avait été allégué pour interpeller Salomon Kalonda concernait un fameux pistolet dont il aurait été détenteur. Vous vous rendez compte qu'à l'audience d'aujourd'hui, cette affaire on n'en parle même plus. Nous vous avions toujours dit dès le départ que c'était faux. C'était un prétexte qu'on avait recherché en réalité pour le neutraliser et l'amener dans une procédure où il n'a que faire".
Lors de cette audience, la défense a découvert aussi d'autres nouvelles charges retenues contre son client. Il s'agit, entres autres, de l'échange des documents secret - défense. Tout en clamant l'innocence de son client , ce collectif promet de revenir avec des éléments "probants" pour démonter ces accusations.
"La deuxième chose à retenir, Salomon Kalonda Della est innocent. Il n'a rien à faire devant la justice militaire parce-que ce n'est pas son juge naturel et de toute façon il n'a rien à faire devant n'importe quelle justice de ce pays parce-que les faits qu'on met à sa charge sont totalement faux et sont issus d'une irrégularité d'une interpellation qui était fondée sur une accusation fausse dont les auteurs eux-mêmes aujourd'hui n'ont pas eu le courage de les soutenir devant la justice", a dit maître Hervé Diakiese.
L'affaire a été renvoyée au 18 septembre prochain pour permettre notamment aux avocats de Salomon Idi Kalonda d'approfondir le dossier, n'ayant été notifiés que le 14 août dernier.
Prince Mayiro