L'évolution des enquêtes sur l'assassinat, jeudi 13 juillet dernier, de Chérubin Okende, porte-parole d'Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, continue de susciter un grand intérêt dans la classe politique congolaise. Celle-ci attend impatiemment l'issue de ces enquêtes pour voir les auteurs de cet acte odieux subir la rigueur de la loi.
Dans une déclaration ce lundi 17 juillet, le député national Claudel Lubaya appelle à l'implication urgente et impartiale du gouvernement pour faire la lumière sur la mort de l'ancien ministre des transports dont le corps criblé des balles a été retrouvé sans vie au siège conducteur de son véhicule sur l'avenue des poids lourds.
« Pour garantir la sérénité de l’enquête annoncée, des mesures conservatoires s’imposent.
Au-delà des déclarations officielles et de la visite du premier ministre dans la famille du défunt, le gouvernement a l’obligation de rassurer en démontrant par les actes, sa volonté de faire toute la lumière sur cette sombre affaire qui accable les institutions de la République. Au-delà des discours, il est impératif de prendre de justes décisions en posant des actes forts et concrets à même de rassurer l’opinion. Les paroles sont bonnes, mais pas suffisantes. Autrement dit, les intentions sont bonnes, mais elles ne rassurent pas », a-t-il indiqué.
Et à lui d’ajouter : « Sinon, comment comprendre que 5 jours après ce lâche assassinat de notre compatriote, aucune commission d’enquête n’ait été formellement constituée ; aucune mesure conservatoire sur le plan administratif n’ait été préventivement prise à l’encontre de ceux qui, par leurs positions, ont la charge de veiller sur notre sécurité ; aucun médecin légiste n’ait encore été désigné alors qu’un haut magistrat a affirmé, au cours d’un point de presse, dans une précipitation inexplicable et avec une certitude enjouée, que Cherubin Okende aurait été tué par balle!, écrit-il.De quelle expertise balistique détient-t-il une telle conclusion ? Cette prise de position n’est-elle pas de nature à désorienter les enquêteurs ».
L'élu de Kananga estime que la réaction du chef de l'État sur cet assassinat serait opportune dans la mesure où elle motiverait le déroulement transparent des enquêtes.
« La réaction énergique du Président de la République, sur le ton de la gravité du moment, aurait fait preuve de plus d'impact et de conséquences si elle était accompagnée, par nécessité de garantir la sérénité de l’enquête, des mesures conservatoires qu’impose une situation aussi dramatique et c’est la moindre de choses. L’opinion attend du chef de l’État qu’il assume sa responsabilité politique de garant constitutionnel du fonctionnement harmonieux des institutions en opérant des choix drastiques comme protecteur des droits et libertés des citoyens congolais. Il lui revient de prendre ses responsabilités et d’agir avec fermeté et célérité pour rassurer », renchérit-il.
Pour le président national de l'Union Démocratique Africaine originelle (UDA), l’opinion attend de grandes annonces allant de la démission à la suspension de toutes les personnes impliquées ou soupçonnées de manière directe ou indirecte dans la chaine de commandement tant politique, judiciaire que sécuritaire ayant conduit, par action, par omission ou par négligence, à l’assassinat de Cherubin Okende.
Les mesures conservatoires instamment attendues, poursuit-il, sont une exigence morale qu’impose la gravité de la situation et rien n’autorise le Gouvernement à y déroger. Il est astreint, pour ce faire, au devoir constitutionnel d’exemplarité en vue de créer les conditions d’intégrité et d’impartialité aux fins de rendre l’enquête plausible. Sans cela, l’exécutif national va sans cesse continuer à perdre sa crédibilité.
Junior Ika