Depuis fin novembre 2021, la République démocratique du Congo est de nouveau victime d'une nouvelle agression menée par le M23 qui s'est installé dans les territoires de Rutshuru, Masisi et Nyirangongo en province du Nord-Kivu.
Le gouvernement congolais accuse son voisin le Rwanda d'être à l'origine de cette manœuvre déstabilisatrice. Une accusation déjà corroborée par des experts de l'ONU, les États-Unis ainsi que l'Union européenne.
De son côté, la société civile du Nord et Sud Kivu dit détenir des éléments probants qui démontrent la responsabilité de Kigali dans les faits qui lui sont reprochés. Des éléments de l'armée rwandaise équipés d'armes de guerre et des tenues ont notamment été visibles au Nord-Kivu en appui à ladite rébellion.
Dans un memorandum adressé aux chefs d'État africains en marge de la 38e Assemblée générale annuelle de l'Union africaine qui a eu lieu à Addis-Abeba en Ethiopie, les forces vives ont décrit plusieurs facteurs qui justifient l'attitude du Rwanda. Ces causes sont aussi bien économiques, démographiques que sécuritaires, soutiennent-elles.
Sur le plan économique, la guerre menée par le Rwanda vise à exploiter les ressources minières de la RDC et d'empêcher aux touristes de visiter le Nord-Kivu.
Au sujet de la démographie, la société civile alerte que Kigali cherche à déverser des populations inconnues sur le sol congolais au détriment des peuples autochtones.
« Accéder à nos ressources minières dans tous les territoires de l'Est ; empêcher les visites touristiques dans les parcs des Virunga et Kahuzi-Biega ; déverser le surplus de sa population avec la possibilité d'expansion à travers la RDC ; installer 78.000 personnes prétendues réfugiés congolais vivant au Rwanda alors que l'effectif des compatriotes réfugiés au Rwanda ne dépasse pas 10.000 personnes », prévient cette structure citoyenne.
Depuis 1996, année qui marque la 2e guerre du Congo, le Rwanda est régulièrement cité dans la déstabilisation de l'Est. De l'AFDL au M23 en passant par le RCD et le CNDP, les autorités congolaises ont toujours pointé d'un doigt accusateur le régime de Kigali.
Aujourd'hui, les relations se sont détériorées entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame. À l'instar de ses prédécesseurs, le président congolais accuse son homologue pour ses intentions expansionnistes.
Isaac Kisatiro, à Butembo