Au cours d’un atelier organisé à Kinshasa le vendredi 10 février 2023, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) et l'Organisation concertée des écologistes et Amis de la Nature (OCEAN) ont lancé la deuxième phase du projet « Plus » pour le domaine de chasse et réserve des hippopotames de Mangaï se trouvant dans la province du Kwilu.
En plus de l’approche paysagère, notamment le plan d’aménagement et de gestion de ce site de 11.768 km2, sur laquelle s’était focalisée la première phase dudit projet, la deuxième phase quant à elle, se concentrera sur la surveillance épidémiologique afin de lutter contre les zoonoses, maladies transmissibles de l’animal à l’homme. Ceci se fera notamment avec la participation des experts du ministère de la santé, ceux de l’environnement, des communautés locales et d’autres parties prenantes.
D’après René Ngongo, président de OCEAN, cette surveillance épidémiologique vise à limiter la propagation en RDC des maladies comme Ebola, la rage, la fièvre jaune, la grippe aviaire et la variole du singe (monkeypox).
« La 2e phase du projet met l’accent sur la santé, évidemment en tenant compte de la pandémie de COVID-19 qui sévit dans le monde depuis 2019. Les experts du ministère de la santé, ceux du ministère de l’environnement et ceux de l’institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) sont en train de mettre en évidence cette approche qui permet de faire un suivi épidémiologique qui tient compte de la santé de l’homme d’abord, ensuite de l’animal et de l’environnement », a-t-il expliqué.
A l’en croire, la première phase de ce projet a permis de convaincre les communautés locales que la conservation est l’apanage de tous.
« Depuis 2 ans, nous sensibilisons les différentes parties concernées par le projet, notamment les éleveurs, les chasseurs, les pêcheurs, les agriculteurs et tant d’autres. Ceci parce que la population pense que la conservation est réservée aux blancs mais aujourd’hui les gens en ont compris l’importance, surtout avec la rareté des poissons dans les cours d’eau qui traversent la réserve », a ajouté René Ngongo.
Pour sa part, la coordinatrice nationale de One Health, Dr Nadège Kabamba, a félicité cette initiative de combattre les épidémies dans la réserve de Mangai de manière multisectorielle. Sa structure sera également mise à contribution.
« Depuis plus de 10 ans, nous faisons la promotion de la stratégie One Health qui permettra à toutes les parties qui participent à la gestion des problèmes complexes de la santé en RDC de travailler ensemble en multisectorialité de sorte à éviter de traiter les problèmes de santé de manière sectorielle. One Health va aider le projet Plus à aller de l’avant parce que ce dernier, auparavant, ne tenait compte que de l’aspect paysager alors qu’il fallait une interaction entre les secteurs environnemental, de l’homme et celui de l’animal pour le bien-être global », a-t-elle dit.
Notons que cette deuxième phase du projet Plus est appuyée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) tout comme l’était la première phase. Localement dans le Kwilu, le projet est piloté par un groupe de travail sur la gouvernance des ressources naturelles (GTG) composé de représentants des communautés locales.
Bienfait Luganywa