La tension est montée d'un cran au centre-ville de Butembo, la mi-journée de ce vendredi 10 février 2023. La Police a recouru à la force létale pour étouffer un meeting du mouvement prodémocratie Lutte pour le changement (LUCHA) qui décrie le délestage répété du courant électrique fourni par la société Energie du Nord-Kivu (ENK). Une dizaine de militants sont interpellés.
La LUCHA a appelé à participer à son meeting au rond-point VGH dès 9h30 de ce vendredi. Mais déjà aux premières heures de la matinée, un dispositif sécuritaire a été renforcé en ce lieu. Les militants n'ont pas décoléré. Ce qui a obligé les services de sécurité au recours à la force létale. Vers 10 heures locales, des coups de feu ont été crépités pour les en empêcher.
Mumbere Valery, militant de LUCHA, joint par 7SUR7.CD dénonce l'interpellation d'une dizaine de ses compagnons. Il affirme également que d'autres ont été blessés lors de cette dispersion. D'après lui, l'activité visait à exiger de la société ENK, la réparation des dommages causés suite aux coupures intempestives du courant électrique dans les villes de Butembo et Beni.
"La Police a crépité des balles. 19 militants viennent d'être interpellés. D'autres sont grièvement blessés (…)", a-t-il répondu à 7SUR7.CD.
Jeudi, un procès visant cette société énergétique, a été ouvert au Tribunal de grande instance (TGI) de Beni, une ville située à 54 kilomètres de Butembo. Les abonnés à ce courant ont porté plainte contre ENK pour divers griefs dont l'endommagement des matériels électroménagers suite au délestage répété. Ces audiences ont été renvoyées en début mars, le temps pour ladite société de préparer ses moyens de défense.
Joël Kaseso, à Butembo