Sommet USA-Afrique : Biden estime que l’Afrique est un acteur géopolitique clé, (Tribune d'Éric Kamba/CADA)

Vendredi 23 décembre 2022 - 10:47
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Du 13 au 15 décembre 2022, le président américain Biden a invité les dirigeants de tout le continent africain à Washington DC pour le Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique. Il estime que l’Afrique est un acteur géopolitique clé et la collaboration de son pays avec les dirigeants africains, ainsi qu'avec la société civile, les entreprises, la diaspora, les femmes et la jeunesse, est essentielle pour libérer le potentiel de cette décennie décisive de notre temps. 

Ce sommet de trois jours avait pour objectifs de renforcer les liens avec les partenaires africains sur la base des principes de respect mutuel et d'intérêts et de valeurs partagés. C’était également l'occasion d'écouter et de collaborer avec des homologues africains sur des domaines clés que les États-Unis et l'Afrique définissent comme critiques pour l'avenir du continent et de la communauté mondiale. Un bon nombre de questions y étaient passées en revue, à savoir comment favoriser un nouvel engagement économique, renforcer l'engagement des États-Unis et de l'Afrique en faveur de la démocratie et des droits de l'homme, atténuer l'impact du COVID-19 et des futures pandémies, travailler en collaboration pour renforcer la santé régionale et mondiale, promouvoir la sécurité alimentaire, faire progresser la paix et la sécurité et répondre à la crise climatique. 
Au cours de ces assises, le président Biden a essayé de convaincre les dirigeants africains que les États-Unis sont les meilleurs partenaires avec lesquels collaborer. Ils sont meilleurs que la Chine et la Russie.  Mais, aux vues de beaucoup d’experts, ce message semble avoir été à sens unique dans la mesure où des priorités choisies par les Etats-Unis et inscrites à l'ordre du jour, n’avaient pas connu la participation des Africains. Aucune question n’a porté sur ce que l’Afrique veut réellement. 

Quand on compare ce Sommet à celui tenu en Chine-Afrique par le passé, il est clair de voir la différence. Les Africains y avaient participé à l’élaboration de l’ordre du jour auquel figuraient, entre autres, comme points : le commerce, l'aide et les investissements. Ce qui n’a pas été le cas à Washington. 

En effet, force est de constater qu’au fil des jours, les États-Unis perdent du terrain en Afrique. Ils ont ainsi besoin d'une nouvelle stratégie sur comment travailler avec l’Afrique. Ceci d’autant que plus rien ne fonctionnera comme par le passé.
Ce que les Africains veulent, c’est être traités avec respect, comme des partenaires égaux. De la sorte, les USA doivent arrêter le manque de respect à l’Afrique, le racisme et le complexe de supériorité quand ils traitent avec l’Afrique. De ce fait, les Sommets à venir doivent être envisagés sous des nouveaux prismes en ce que les Africains doivent être traités comme des partenaires égaux, participant à l’établissement de l'ordre du jour des réunions. Ils doivent être impliqués dans toutes les phases. Et d’autre part, le suivi des engagements pris doit être assuré. 

Pour mémoire, le premier Sommet des dirigeants États-Unis-Afrique s’est tenu du 4 au 6 août 2014 à Washington DC sous le président Barack Obama. Il s’était principalement concentré sur le commerce, l'investissement et la sécurité du continent. Mais, jusqu’à ce jour, les résolutions prises sont demeurées «lettre morte», sans effet.

Certes, des avantages considérables et des résultats positifs peuvent naître de l'approfondissement de la coopération entre les États-Unis et l’Afrique. C’est pourquoi, cet évènement se doit d’être récurrent ou annuel. En plus, un suivi régulier des engagements pris lors ces Sommets est nécessaire afin d’approfondir davantage le partenariat entre les États-Unis, les peuples et les gouvernements d'Afrique, ainsi que la coordination avec l'Union africaine.

Kwame Nkrumah a dit un jour : «L'Afrique doit s'unir ou périr !». Sans une véritable unité africaine, notre continent restera à la merci de la domination et de l'exploitation impérialiste.

Il est peut-être temps de penser à cette idée de Kwame Nkrumah dans le contexte présent.

Eric Kamba/CADA

 

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