À travers un message relayé le dimanche 06 novembre 2022 dans les réseaux sociaux, le président du parti politique Leadership, Gouvernance et Développement (LGD), Augustin Matata Ponyo, s'est montré dubitatif sur la capacité de taire les querelles intestines dans le contexte politique actuel afin de se liguer comme un seul homme contre l'agression rwandaise à travers le mouvement terroriste du 23 mars (M23) qui écume des populations dans l'Est du pays.
Pour soutenir son propos, l'ancien chef du Gouvernement a dénoncé l'instrumentalisation de la Justice par le pouvoir en place cherchant à museler des personnalités politiques qui ambitionnent de briguer la magistrature suprême.
« Un front commun à l'intérieur dont le pays a besoin en ce moment pour préserver son intégrité ne peut pas être aisément réalisé dans les conditions actuelles caractérisées notamment par la protection des opérateurs politiques proches du pouvoir et la chasse aux sorcières ainsi que l'élimination pernicieuse des candidats présidents déclarés ou non déclarés à travers notamment des poursuites judiciaires non conformes aux lois du pays avec malheureusement l'appui des institutions publiques », a affirmé le sénateur M. Ponyo.
Pour mettre l'ennemi hors d'état de nuire, il a appelé le Gouvernement a renforcé son leadership et sa gouvernance en créant un climat propice à la cohésion nationale.
« Pour leur efficacité, les Forces Armées ont besoin d'un leadership et d'une gouvernance de qualité. C'est grâce principalement à ce dernier binôme que les FARDC ont bouté dehors en novembre 2013 le même M23 qui avait regagné son pays d'origine (le Rwanda), j'étais alors premier ministre. Il appartient donc au Gouvernement de renforcer son leadership et sa gouvernance pour atteindre le même objectif qu'en 2013. Cela implique de veiller à la cohésion nationale qui passe notamment par une justice et une redistribution équitable des ressources du pays », a-t-il fait savoir.
Tout en apportant son soutien aux forces loyalistes, le président du LGD a sonné la mobilisation du peuple congolais contre « cette guerre d'agression à visée expansionniste » dont l'objectif final est l'annexion d'une partie du territoire congolais par le Rwanda.
« Or, le monde entier sait qu'aucun Congolais qu'il soit du Nord ou du Sud, qu'il soit de l'Est, de l'Ouest ou du centre, ne peut accepter le détachement d'une partie minime, soit-elle, de notre pays au profit d'un pays étranger. Mobilisons-nous car aucune armée ne peut vaincre la force d'un peuple uni dans son âme et dans son esprit. Tout en restant vigilants, je vous exhorte à ne pas tomber dans le piège de l'ennemi », a-t-il souligné.
S'appuyant sur le rapport du groupe d'experts des Nations Unies prouvant l'agression explicite de la RDC par le Rwanda sous couvert du M23, M. Ponyo a condamné l'inaction de la communauté internationale.
« J'exhorte la communauté internationale d'assumer sa responsabilité en dénonçant ouvertement l'agression rwandaise et en exigeant le retrait sans délai de ses troupes agissant via le M23... », a-t-il déclaré.
Aux populations victimes de ces atrocités, l'ancien premier ministre leur a exprimé sa compassion et sa sollicitude. Il a pris l'engagement « de faire tout ce qui est possible pour que ce genre d'agression plusieurs fois larvées en mouvement de rébellion s'arrête un jour de manière définitive ».
Dans son adresse à la Nation le jeudi dernier, le chef de l'État avait notamment lancé un appel à une mobilisation tous azimuts pour sauver le Congo en martelant sur la nécessité de taire les divergences politiques.
Merveil Molo