Le gouvernement rwandais a réagi après la reprise des combats entre l'armée congolaise et le M23 dans le Rutshuru (Nord-Kivu), combats à l'issue desquels le groupe rebelle a conquis l'importante localité de Ntamugenga le dimanche 23 octobre 2022.
Dans un communiqué publié le lundi 24 octobre, Kigali a pris position contre les offensives menées par les Forces armées de la République démocratique du Congo, allant jusqu'à considérer cela comme une violation aux processus de paix engagés par la sous-région, notamment celui de Nairobi (Kenya) et de Luanda (Kenya).
En effet, en marge de sommets sous-régionaux tenus entre autres à Nairobi le lundi 20 juin et le mercredi 6 juillet 2022 à Luanda, respectivement sous les auspices des présidents Uhuru Kenyatta et Joao Lourenço, Kigali et Kinshasa avaient été appelés à la désescalade à la suite d'une tension qui venait de s'inviter entre les 2 pays après la renaissance du M23 et la prise de la cité frontalière de Bunagana.
Par ailleurs, les chefs d'Etat avaient encouragé le gouvernement congolais à résoudre les conflits armés dans son pays par la voie du dialogue. D'ailleurs, peu avant, le 23 avril 2022, toujours à Nairobi, Kinshasa avait déjà initié des consultations avec tous les groupes rebelles du pays, même si ces assises n'avaient pas abouti aux résultats palpables.
"Contrairement aux affirmations du président de la RDC, selon lesquelles son pays se concentre à la recherche d'une solution diplomatique aux problèmes d'insécurité, les déclarations et actions récentes montrent qu'au contraire, le gouvernement de la RDC est décidé à poursuivre l'escalade militaire. L'intensification de nouvelles attaques par les FARDC contre le M23 est une violation manifeste des mécanismes de sécurité régionaux convenus, y compris les processus de Nairobi et de Luanda", estime le gouvernement rwandais.
Il rejette de nouveau les accusations du Congo et dit réitérer son engagement à contribuer à la recherche d'une solution pacifique et durable à l'insécurité régionale dans le respect des accords régionaux convenus.
Dans un communiqué de l'armée du 23 octobre dernier, le porte-parole du gouverneur militaire a regretté que "malgré la bonne foi et la volonté de Félix Tshisekedi de trouver des solutions concertées dans la guerre d'agression imposée par le Rwanda, les Forces de défense du Rwanda (RDF), sous couvert du M23, aient lancé depuis le jeudi 20 octobre 2022 des attaques sur les positions des FARDC sur l'axe Rangira-Rwanguba-Tshengerero".
Des accusations que Kigali refusent d'encaisser mais qui pourraient bien évidemment rallumer la tension déjà vive entre les 2 États.
Isaac Kisatiro, à Butembo