L'amélioration du système de santé et des compétences à la suite des épidémies mortelles passées a permis à la RDC d'endiguer les récentes épidémies d'Ebola auxquelles le pays vient d'être confronté.
C'est ce que démontre l'étude menée par « Résolve to Save Lives », sur « les épidémies qui n'ont pas eu lieu », rendue publique le mardi 11 octobre 2022. Cette étude révèle combien les investissements dans le renforcement des systèmes de santé ont permis non seulement à la RDC, mais aussi à la Guinée et bien d'autres pays, à mieux prévenir les épidémies, à mieux y faire face et à sauver ainsi des vies humaines.
« Les succès enregistrés par les professionnels de la santé publique de première ligne à travers le monde prouvent que le secteur de la santé publique fonctionne lorsque nous investissons dans le renforcement des systèmes de santé et en faisons une priorité, en particulier aux niveaux national et infranational. La préparation aux épidémies ne doit pas s'arrêter dès qu'une épidémie prend fin », a déclaré Dr Tom Frieden, président et directeur général de Resolve to Save Lives.
En ce qui concerne la RDC, l'étude demontre comment après la première détection des cas d'Ebola, les responsables sanitaires locaux se sont associés à l'OMS et ont mis l'accent sur la surveillance, la recherche des contrats et la capacité des laboratoires, ainsi que sur les points de dépistage aux frontières du pays.
Grâce à l'apport des partenaires, rapporte l'étude, les vaccins étaient disponibles. Des groupes communautaires ont dispensé une éducation à la vaccination et les responsables des situations d'urgence ont travaillé en collaboration.
« Tous ces efforts ont contribué à une confrontation radicalement plus efficace et efficiente de la maladie. L'épidémie d'Ebola de 2021 en RDC a été déclarée terminée le 16 décembre, trois mois et demi après sa déclaration, avec seulement 11 cas et 9 décès. La précédente épidémie avait mis plus de deux ans à être maîtrisée. Les enseignements tirés de la flambée de 2018-2020 ont jeté les bases de la réponse beaucoup plus réussie de 2021. Les systèmes de surveillance et de laboratoire, les procédures et la formation IPC, le déploiement des vaccins et la recherche des contacts ont tous été considérablement développés et améliorés. Dans chaque cas, les efforts déployés par l'ensemble de la société pour renforcer les systèmes de santé après des épidémies mortelles ont porté leurs fruits », rapporte l'étude.
Cette étude a conclu en insistant sur la nécessité pour les États d'investir dans les systèmes de santé. Selon ses estimations, le coût mondial engendré par la COVID-19 atteint 20.000 milliards de dollars, auxquels s’ajoutent environ 20 millions de morts.
Toutefois, des recherches menées par "Resolve to Save Lives" révélent qu’il faudrait débourser environ 124 milliards de dollars sur 5 ans pour que le monde soit beaucoup mieux préparé à faire face aux menaces de maladie.
Soulignons que "Resolve to Save Lives" est une organisation à but non lucratif qui travaille en partenariat avec des pays, des communautés et des organisations afin de prévenir 100 millions de décès dus aux maladies cardiovasculaires et de rendre le monde plus sûr face aux épidémies.
Orly-Darel Ngiambukulu