L'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS/Tshisekedi) condamne fermement l'acharnement et les propos xénophobes de certains élus provinciaux du Sud-Ubangi contre le chef de division provinciale de la Santé, docteur Bienvenu Mangonza Bayekele.
Dans une interview accordée à 7SUR7.CD ce mercredi 28 septembre 2022, Nicolas Djekembe, vice-président fédéral de la Ligue des jeunes du parti présidentiel dans cette province a fait savoir que la suspension du chef de division de la Santé, Bienvenu Mangonza Bayekele par le ministre provincial de la Santé, Malachie Adugbia est une décision « illégale » qui tombe « caduque » car la compétence est d'attribution.
« Il ne revient pas au ministre provincial de la Santé de pouvoir suspendre un chef de division. Puisque c'est déjà fait, c'est une décision illégale. Tant qu'une procédure administrative est mal entamée le dossier tombe caduque », a-t-il expliqué.
S'agissant de l'ultimatum de 48 heures accordé au gouverneur de province par des élus provinciaux le mardi dernier pour suspendre le chef de division provinciale de la Santé pour une affaire de détournement présumé d'un véhicule, Nicolas Djekembe qui parle dun non événement précise qu'il n'y a pas eu détournement car le secrétariat général à la Santé, poursuit-il, avait écrit au secrétariat général du ministère des Travaux publics pour que ledit véhicule soit déclassé au bénéfice de docteur Bienvenu Mangonza selon les documents lus sur les ondes des radios locales et parvenus à 7SUR7.CD.
« Le véhicule en question ne figure pas parmi les patrimoines mobiliers de la province du Sud-Ubangi mais par contre du Secrétariat général à la Santé. Je pense qu'il faut suivre le pas de la danse du régime actuel. Les députés ne sont pas intouchables. Le véhicule n'a pas été détourné parce qu'il n'y a que la justice qui peut établir un fait de détournement (...) Nous disons que toutes ces procédures : celle du ministre provincial de la Santé et celle de l'assemblée provinciale, c'est un non événement », fait-il remarquer.
Se basant sur le principe de séparation du pouvoir prôné par Montesquieu, il invite le gouverneur Jean-Claude Mabenze Gbey Benz à ne pas céder à ce qu'il qualifie d'injonction de la part de ces élus provinciaux affirmant qu'il n'existe pas un principe de cogestion entre l'assemblée provinciale et l'exécutif provincial du Sud-Ubangi.
« Il ne revient pas aux députés provinciaux de pouvoir donner l'injonction au gouverneur de suspendre le chef de division de la Santé. Ça c'est un non événement. Parce que Montesquieu a défini la séparation des pouvoirs. Il n'y a pas un principe de cogestion entre l'assemblée provinciale et l'exécutif provincial. Il y a séparation des pouvoirs. Et chaque institution doit agir dans le cadre de ses prérogatives. Comment est-ce que les élus du peuple peuvent se retirer à huit-clos pour un agent de carrière de service public de l'État ? Le chef de division de la Santé c'est un agent de carrière de service public de l'État. Et si il a commis une faute administrative, il doit être sanctionné par son administration conformément aux dispositions statutaires et non par la pression politique et l'acharnement politique. Nous disons que ça c'est un non événement, ça ne va pas se passer », a déclaré Nicolas Djekembe, cadre de l'UDPS et vice-président fédéral de la Ligue des jeunes dudit parti au Sud-Ubangi.
Le vendredi dernier, un élu provincial du Sud-Ubangi qui saluait la suspension du chef de division provinciale de la Santé avait tenus dans une émission radiodiffusée des propos à caractère xénophobe contre le docteur Bienvenu Mangonza.
« Si nous considérons le contexte du père et de mere, il n'est pas ressortissant du Sud-Ubangi », avait-il dit lors de cette émission.
Une situation qui a poussé ce cadre de l'Union pour la démocratie et le progrès social dans le Sud-Ubangi a haussé le ton pour dire qu'en tant que congolais le docteur Bienvenu Mangonza Bayekele peut travailler partout où il veut sur l'ensemble du territoire national et ne peut faire l'objet d'aucune discrimination.
« C'est un regret parce qu'un député qui est censé respecter la loi, le député est le premier à biaiser les textes de la République. Et ça c'est une insulte pour la province du Sud-Ubangi de voir un député qui tient des propos discriminatoires à l'égard d'un citoyen congolais. Parce que Mangonza c'est un citoyen congolais et il doit jouir de ses devoirs et de ses droits », a réagi ce cadre du parti présidentiel au Sud-Ubangi.
Pour rappel, le ministre provincial de la Santé du Sud-Ubangi, Malachie Adugbia Likundu avait dans un arrêté pris la semaine dernière suspendu le chef de division de la Santé, Bienvenu Mangonza Bayekele pour soustraction frauduleuse d'un véhicule.
Faux, rétorquent des sources contactées par 7SUR7.CD à la division provinciale de la Santé du Sud-Ubangi qui affirment sous couvert d'anonymat que le véhicule en question a été définitivement déclassé par le secrétariat général à la santé.
César Augustin Mokano Zawa, à Gemena