Les députés nationaux et sénateurs membres des Commissions Défense et sécurité de l'Assemblée nationale et du Sénat de la République démocratique du Congo ont visité, le jeudi 28 juillet 2022, les nouveaux bâtiments de l'Académie de Police (ACAPOL) situés dans la commune de la N'sele à 65Km du centre-ville de Kinshasa.
Ces bâtiments ont été construits avec le financement de l'Union européenne (UE), à hauteur de 3,5 millions d'euros dans le cadre du Programme d'appui à la réforme de la police (PARP) dont la mise en œuvre de la 3ème phase est assurée par l'Agence belge au développement (Enabel), le Centre pour la gouvernance du secteur de la sécurité (DCAF) et l'association (COGINTA).
Sur place, les responsables de l'ACAPOL ont soumis à ces élus les différents problèmes qui bloquent l'opérationnalisation de ce centre de formation de la police. Il s'agit notamment de la construction d'autres bâtiments (réfectoire, cuisine et dortoirs) comme prévu dans le projet (19 bâtiments au total), et la disponibilisation des équipements ainsi que des frais de fonctionnement par l'État congolais.
Au terme de cette visite, le président de la Commission Défense et sécurité de l'Assemblée nationale, Bertin Mombozi, a, au nom de ses collègues, promis de poursuivre les plaidoyers pour l'opérationnalisation de l'ACAPOL.
"Vous êtes revenus sur l'engagement que nous avons par rapport à la réforme de la Police, il est vrai que nous sommes suffisamment engagées : les deux Commissions Défense et sécurité Assemblée et Sénat. Et il y a une détermination manifeste qui part du commandant suprême pour que nous puissions voir la réforme de la police aller de l'avant. C'est pour cette raison qu'on n'a pas réfléchi deux fois lorsque la demande a été faite pour que pour que nous puissions venir voir, on a vu et ça va nous permettre de poursuivre le travail de plaidoiries pour que nous puissions espérer voir ce centre de formation accueillir des policiers qui viendraient pour leur formation", a-t-il déclaré.
Bien avant cela, la représentante du DCAF, le docteur Fatoumata Sira Diallo, a laissé entendre que le pouvoir législatif joue un rôle important dans la réforme de la police.
"La réforme de la PNC est un projet de grande envergure dans lequel le pouvoir législatif joue un rôle important, tant au travers le vote des lois qu'à l'occasion du contrôle qu'il exerce sur le gouvernement. C'est d'ailleurs à ce titre que les honorables présidents des Commissions Défense et sécurité de deux chambres siègent au Comité de pilotage du Programme d'appui à la réforme de la police, phase 3. Cette académie a vocation à former la tête pensante d'une institution régalienne en charge d'assurer l'un des droits les plus fondamentaux des congolaises et congolais : la sécurité. Il est donc légitime et souhaitable que le pouvoir législatif s'y intéresse et puisse acquérir une compréhension fine en vue notamment d'appuyer son déploiement", a-t-elle dit.
Elle a, par ailleurs, exprimé son vœu de voir la visite des députés nationaux et sénateurs puisse se traduire par l'inscription durable de l'ACAPOL à l'agenda du Parlement.
Le délégué d'Enabel a, pour sa part, indiqué que cette visite traduit l'engagement des élus du peuple sur la formation de la PNC.
"Cette visite traduit l'engagement des représentants du peuple sur cette thématique cruciale qu'est la formation des cadres du PNC, dont l'Académie de Police se veut le fer de lance. L'Union européenne accompagne depuis plusieurs années la PNC via les deux précédentes phases du Programme PARP. La 3ème phase actuellement en cours permet de mettre en œuvre ses ambitions de réforme et de professionnalisation du corps. La construction des premiers bâtiments avec l'appui de l'Union européenne et le concours du gouvernement offre à la PNC un cadre à la hauteur de ses ambitions", a dit Jean-Luc Mutombo, senior program officer.
De son côté, le chef du projet au niveau de l'ACAPOL, le commissaire supérieur André Kibaya, s'est réjoui de la visite des élus du peuple qui, selon lui, pourront aider à trouver des solutions aux problèmes de ce centre.
"Les impressions sont bonnes puisque c'est tout ce que nous attendions, que les autorités viennent voir pour qu'elles nous amènent la solution. Nous sommes très contents de leur visite puisque c'est à eux que nous devons soumettre nos problèmes", a-t-il affirmé.
L'ACAPOL a déjà formé deux vagues depuis 2017. La première était composée de 87 policiers et la seconde de 32. Elle forme essentiellement les commissaires (sous-lieutenants), les officiers supérieurs (majors) et les commissaires divisionnaires (généraux). Cependant, elle n'a pas encore occupé les bâtiments construits suite aux différents problèmes précités.
Le gouvernement de la RDC a lancé, en partenariat avec l’UE, la mise en œuvre de la 3ème phase du Programme d’appui à la réforme de la Police nationale congolaise (PARP III) en juin dernier. Ce dernier a pour objectif global de contribuer à la paix, à la sécurité et au renforcement de l’état de droit, en améliorant la gouvernance, la protection des droits humains, ainsi que la lutte contre l’impunité et la corruption au pays.
Rappelons que l'Union européenne a agréé avec la COFED de la mise en œuvre de la 3ème phase du PARP par un regroupement d'opérateurs, à savoir : Enabel, DCAF et COGINTA, dont le lancement a eu lieu le 19 juin de l'année en cours.
Prince Mayiro