Le ministre des finances encourage les hommes d’affaires à investir en Franc Congolais (FC) car d’après une étude de l’agence Bloomfield, la RDC est capable de faire face à ses obligations financières en monnaie locale à court, moyen et long termes.
L’économie RD Congolaise et fortement dollarisée à cause notamment des épisodes cycliques et violents d’hyperinflation.
Selon l’agence Bloomfield, la RDC est actuellement dans la catégorie des pays à investissement à risque modéré. Cela signifie que le pays dispose des fondamentaux économiques solides qui sécurisent les investissements et d'une capacité financière en monnaie locale nécessaire pour faire face à ses obligations financières.
C'est la conclusion d'une étude sur la notation financière souveraine en monnaie locale menée par l'agence
Bloomfield investment corporation,
présentée ce lundi 20 juin à Kinshasa, en présence de la ministre du Portefeuille Adèle Kayinda, du ministre des Finances Nicolas Kazadi, de celui de l'industrie Julien Paluku, et de la gouverneure de la Banque Centrale du Congo ( BCC)
Kabedi Malangu.
" Aujourd'hui, nous avons noté la RDC en monnaie locale. Ce qui veut dire que nous avons établi la qualité de crédit, donc la capacité et la volonté de la RDC à faire face à ses obligations financières en franc congolais, à court, moyen et long terme. De cette analyse, nous avons sorti la note BBB à long terme et la note A 2 à court terme. La note BBB signifie que la RDC a des fondamentaux solides. Elle est dans la catégorie d'investissement à risque modéré et son économie bénéficie des perspectives stables. Ce qui veut dire qu'aujourd'hui, les investisseurs peuvent venir investir en RDC sans se poser des questions. La note A2 signifie que la capacité de la RDC à faire face à ses obligations financières en moins de 12 mois est suffisamment solide, a déclaré Stanislas Zeze, directeur général de cette agence.
*Conséquence de 69 réformes mises en place par le gouvernement*
A l'en croire, ces bonnes notes sont la conséquence de 69 réformes que le pays a mises en place, principalement dans la collecte et la gestion des finances publiques, mais aussi en ce qui concerne l'administration publique à tous les niveaux.
" Cette note aujourd'hui vient montrer que la RDC est passée à une autre étape. Tout cela est consacré par les nombreuses réformes mises en place, surtout dans la gestion des finances publiques qui, aujourd'hui, semble être maîtrisée. Ce qui va certainement amener à une meilleure gestion de l'administration et aussi à une meilleure gestion des recettes publiques. Comme vous le savez, le type de budget a été changé en budget programme. Ce qui donne plus de latitude au gouvernement de contrôler les dépenses de l'État", a-t-il indiqué.
Dans son mot, le ministre de Finances, Nicolas Kazadi, a salué les efforts déployés par le gouvernement congolais dans la mise en œuvre des réformes qui ont permis de renforcer l'attractivité du pays sur le plan de l'investissement. Il a encouragé les opérateurs économiques à traduire ces notes dans leurs interventions d'investissement.
*La page de l'hyperinflation définitivement tournée*
" Nous avons tourné la page à l'hyperinflation. Voilà pourquoi il était important que nous puissions être noté en monnaie locale pour que le secteur privé et financier ici représenté comprenne que nous devons définitivement tourner cette page. Aujourd'hui, c'est plus intéressant d'œuvrer en franc congolais, mais peu de gens s'en rendent compte et en prennent le risque. On est plus gagnant lorsqu'on épargne en monnaie locale qu'en devise étrangère. Le fait de sortir de la catégorie spéculative pour entrer dans la catégorie d'investissement est un tournant important pour la RDC", a-t-il affirmé.
Dans son mot, la gouverneure de la Banque Centrale du Congo ( BCC) a réaffirmé sa détermination à accompagner le gouvernement dans sa bataille contre la dollarisation de l'économie nationale. Parmi les mesures prises pour la dédollarisation de l'économie, elle a cité l’adoption d’une nouvelle loi de réserves obligatoires en vigueur depuis le 1er janvier 2022, l’accumulation de réserves de change au moyen d’achats interbancaires et du rachat des recettes fiscales en devises,
renforçant la confiance dans le franc congolais; et le non-recours au financement monétaire du budget.
"La notation en monnaie locale a un sens tout particulier pour la RDC en raison de notre économie
fortement dollarisée. Solliciter une notation en monnaie locale, c’est montrer à nouveau notre détermination
à poursuivre la dédollarisation. Dans la poursuite de la dédollarisation, nous souhaitons également développer les marchés de capitaux
locaux et la notation en monnaie locale offre aux participants un outil supplémentaire pour l’évaluation
de la qualité de crédit, renforçant ainsi la confiance et la transparence du système financier dans son
ensemble", a-t-elle déclaré.
*La notation financière permet de guider les investisseurs*
La notation financière est d'une importance capitale. Elle permet de guider les investisseurs dans l'évaluation du risque d'investir dans un pays ou dans une entreprise. Elle permet concrètement d'évaluer le risque de perdre le capital et représente pour l'entité notée un tableau de bord qui permet de mettre en place une stratégie pour pallier les faiblesses et renforcer les points positifs.
Boomfield investment corporation est une agence de notation panafricaine de l'Afrique francophone basée en Code d'Ivoire depuis 15 ans. Elle intervient
dans 20 pays africains et deux pays européens et travaille sur cinq catégories d'indices, à savoir, la notation souveraine, la notation des institutions financières, la notation des instruments financiers, la notation des structures commerciales et industries et celle des entités publiques et collectivités locales.
Orly-Darel Ngiambukulu