Un procès en flagrance a été ouvert à la Cour militaire du Nord-Kivu garnison de Goma, contre le député national Josué Mufula Jive, quelques heures après son arrestation à l'aéroport international de Goma, alors qu'il voulait se rendre à Kinshasa ce mardi 08 février 2022.
Le ministère public accuse cet élu du peuple d'outrage à l'armée et incitation à la désobéissance de l'autorité de l'État, au cours de ses dernières sorties médiatiques durant son séjour dans le Nord-Kivu, une province sous état de siège.
Au cours de l'audience de ce mardi qui consistait à l'identification du prévenu et la plaidoirie du ministère public, les avocats de Josué Mufula ont demandé à la Cour militaire de se déclarer incompétente et renvoyer le prévenu vers ses juges naturels qui sont, d'après eux, la Cour de cassation et la Haute Cour militaire, dans ce contexte de l'état de siège.
Après avoir écouté toutes les parties, le premier président de la Cour militaire du Nord-Kivu, garnison de Goma, a pris l'affaire en délibéré et annoncé que la décision de sa juridiction sera annoncée ce vendredi 11 février 2022. L'élu passe ainsi sa première nuit en détention à l'auditorat militaire.
Pour rappel, Josué Mufula a dénoncé son interpellation pendant qu'il était encore entre les mains de la Direction Générale de Migration à l'aéroport de Goma. Il a fustigé « la terreur militaire » qui règne au Nord-Kivu en cette période de l'état de siège et appelé le chef de l'État à dissoudre le Parlement pour « gérer le pays tout seul ».
Le dimanche 06 janvier dernier, le député provincial Jean-Paul Ngahangondi, élu du territoire de Beni, a lui aussi été arrêté par l'Agence Nationale des Renseignements (ANR) et est toujours détenu, sans savoir ce qui lui est reproché, d'après ses proches.
Glody Murhabazi, à Goma