Depuis la nuit du dimanche 07 octobre 2021, la situation sécuritaire est confuse dans plusieurs localités du territoire de Rutshuru, en province du Nord-Kivu, dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Dans une communication faite à la presse ce lundi 08 novembre 2021, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) confirment la renaissance du Mouvement du 23 mars (M23) et soulignent que les combattants de ce groupe ont attaqué les positions militaires de Chanzu et de Runyoni, ce qui a déstabilisé le territoire de Rutshuru.
« Le mouvement insurrectionnel du M23 a attaqué les positions de Chanzu et de Runyoni avec l'intention de mener d'autres actions de déstabilisation dans le territoire de Rutshuru et ailleurs dans la province. Déjà, du 12 au 21 juillet 2020, le M23 avait attaqué sans succès les localités de Bigega, Ndiza et Mikenge dans les environs de Chanzu au Nord-Kivu. En janvier 2017, ce même mouvement insurrectionnel avait été défait par les FARDC dans sa tentative défectueuse d'attaquer les monts Sabinyo, Visoke et Karisimbi en territoire de Rutshuru », dit l'armée congolaise dans sa communication faite par le Général de Brigade Sylvain Ekenge, porte-parole adjoint de l'état-major général des FARDC.
Des faits qui confirment la renaissance de la rébellion du M23 qui avait pris la ville de Goma en 2012 avant de se retirer suite aux accords de paix signés à Kampala (Ouganda) et à Nairobi (Kenya) entre le gouvernement Congolais et les représentants de la rébellion. Aujourd'hui, l'armée Congolaise affirme que tout est mis en place pour neutraliser ce groupe armé de manière « définitive »
« Face à cette situation et dans le cadre de leur mission régalienne de défendre les frontières et l'intégrité du territoire de la RDC et de protéger les populations et leurs biens, les FARDC ont pris toutes les dispositions qui s'imposent pour faire échec à cette énième incursion du M23 sur le sol Congolais. À l'heure actuelle, les combats sont en cours et les FARDC sont déterminées à en finir une fois pour toute avec ce groupe armé qui doit être neutralisé de manière définitive », poursuit le Général Sylvain Ekenge.
L'armée précise par ailleurs, que cette attaque intervient au moment où la RDC s'est engagée à la mutualisation des efforts avec des pays voisins pour la « normalisation des relations en vue d'améliorer la situation sécuritaire dans la sous-région ».
Depuis que les affrontements ont éclaté dimanche soir, des milliers de congolais de la cité frontalière de Bunagana se sont réfugiés en Ouganda, d'après la Croix-Rouge ougandaise.
En juillet 2020, les M23 avaient affirmé avoir réapparu à Rutshuru mais d'après eux, sans l'intention de combattre les FARDC, quand bien même des affrontements avaient éclaté faisant plusieurs victimes. Les M23 disaient attendre la mise en œuvre de l'accord de paix signé à Nairobi en 2013 avec le gouvernement congolais.
Dans cet accord, les M23 acceptent leur démobilisation et renoncent à la violence pendant que le gouvernement congolais à son tour, s'engage à mettre en œuvre un processus de démobilisation et accorder l'amnistie à certains membres de ce mouvement qui n'ont pas commis des « graves crimes ».
Glody Murhabazi, à Goma