État de siège : "Une partie des FARDC est très réticente à coopérer avec la MONUSCO", d'après le Baromètre sécuritaire du Kivu

Vendredi 17 septembre 2021 - 18:38
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Dans son 31e épisode du programme « Po na GEC », publié ce vendredi 17 septembre 2021 sous le thème : « Pourquoi Bintou Keita change de narratif sur les FARDC », le Groupe d'Études sur le Congo (GEC) analyse la « nouvelle stratégie de communication » adoptée par la Mission des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO) durant cette période de l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.

Dans ce nouvel épisode, le Baromètre Sécuritaire du Kivu (KST), affirme que certains éléments des Forces Armées de la République démocratique du Congo sont réticents à collaborer avec ceux de la mission des Nations-Unies dans le cadre des opérations inscrites dans l'état de siège.

Dans une capsule audio de cet épisode, transmise à 7SUR7.CD, Pierre Boisselet, coordonnateur du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), un projet du GEC mené par l'Université de New-York, indique que la cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita a changé de narratif et se montre « très bienveillante » envers les autorités Congolaises ces derniers mois. Il s'étonne même du « rapprochement public » que la cheffe de la MONUSCO prône envers l'armée Congolaise, pourtant un esprit de méfiance s'observe du côté des FARDC.

Un optimisme « louable » de Bintou Keita, d'après le KST, et qui devrait contribuer au changement, mais, le KST veut que cet optimisme aide à balayer les inquiétudes et réserves qu'ont les députés provinciaux et la société civile, sur la capacité de l'état de siège à mettre fin à l'insécurité.

« Il est donc logique que Bintou Keita veuille faire plus sur le plan militaire. Mais le commandement de la force estime qu’il est quasiment impossible de mener davantage d’offensives sans une étroite coopération avec les FARDC. Sans planification conjointe, le risque de se retrouver associé à des violations des droits humains ou de tirs fratricides dans la dense forêt de Beni est perçu comme trop important. Or une partie des FARDC est très réticente à coopérer avec la MONUSCO. Son état-major n’avait, par exemple, pas associé la mission à son offensive de grande envergure contre les ADF fin 2019 », estime Pierre Boisselet, coordonnateur du KST.

Un peu plus loin, ce dernier affirme que la représentante spéciale du secrétaire général des Nations-Unies en RDC, communique sur les avancées de l'état de siège, mais sans les spécifier.

Pierre Boisselet accuse même Bintou Keita de « masquer le rôle de certains militaires congolais dans l'entretien de l'insécurité dans l’Est du pays, ainsi que de faire apparaître la mission onusienne comme partisane, alors que le pays approche d’une nouvelle période électorale ». Une stratégie de communication, qui suscite des interrogations au sein du Groupe d'études sur le Congo.

L'état de siège a été prorogé pour la 8e fois au Parlement, malgré des contestations de part et d'autres. Bien avant, des manifestations anti-MONUSCO ont été observées à Beni, mais la mission onusienne est toujours en place et se renforce en soutien aux Force Armées de la RDC.

Glody Murhabazi, à Goma

 

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