L'administration militaire du Nord-Kivu a révélé ce lundi 16 août 2021 que la plupart de députés provinciaux originaires de l'Est du pays entretiennent des groupes armés et « sont contre l'état de siège qui vise à restaurer la paix dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri ».
Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, a ainsi exhorté les habitants meurtris depuis plus de 7 ans par les massacres des rebelles d'Allied Democratic Forces (ADF) dans la région de Beni à ne pas suivre les messages de certains députés originaires de la région qui appellent « au soulèvement contre l'état de siège » en vigueur depuis mai dernier sur instruction du président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.
« Je voulais seulement appelé le peuple du grand Nord à ne pas prêter oreille à ces vendeurs d'illusions. Ils ne sont pas pour la paix parce que la plupart d'entre-eux entretiennent des groupes armés qui tuent, qui égorgent, qui enlèvent, qui violent, qui détruisent notre écosystème. Dites moi un seul député provincial qui a sorti un seul ADF de la brousse », a-t-il déclaré à la presse de Beni.
L'armée n'est pas la seule à dénoncer l'implication de certaines autorités politico-administratives dans les massacres entretenus dans l'Est de la RDC, puisqu'en fin mars dernier, le président de l'Assemblée nationale exhortait les députés du Grand Kivu à quitter les groupes armés.
« Je vais parler de ça. Je vais vous demander de quitter les groupes armés. Vous les collègues du Grand Kivu, quittez les groupes armés, je vais le dire », indiquait-il.
Il convient de rappeler par ailleurs qu'un caucus de députés originaires de l'Est séjourne à Beni afin de suivre de près les opérations militaires en cours contre les groupes armés. Ce qui ne fait pas plaisir aux forces loyalistes qui les accusent d'inciter la population au soulèvement contre l'état de siège.
Joël Kaseso, à Butembo