En ce mois de juillet, deux jeunes hommes ont été tués à bout portant par des éléments de la police à Kinshasa. Le premier, dans la commune de Makala le 10 juillet dernier et le deuxième, un étudiant à l’université de Kinshasa, tué le 24 juillet dans la commune de Selembao.
Dans une interview accordée ce lundi 26 juillet à 7SUR7.CD, Emmanuel Kabengele Kalonji, coordonnateur national du Réseau pour la réforme du secteur de sécurité et de justice suggère notamment la nécessité de démilitariser le policier congolais pour mettre fin à ces genres de bavure.
« Nous avons toujours milité pour la démilitarisation de la police. Lorsqu’il y a manifestation et qu’il y a mort d’hommes, c’est qu’on a conclu que les armes que tiennent les policiers pour une grande partie sont encore des armes létales. En tout cas, l’incident avec l’étudiant ainsi que d’autres incidents n’honorent pas la police alors que les réformes sont déjà enclenchées...», a-t-il déclaré.
Cet expert en questions sécuritaires recommande d’un côté la rigueur au moment du recrutement et de l’autre , de disposer des armes dissuasives mais non létales aux policiers.
« Si déjà en amont on maîtrise l’entrée à la police, recruter en tenant compte de la loi sur le statut du policier, on aurait des éléments plus disciplinés. Mais maintenant qu’on se retrouve en ce moment devant un fait accompli, la solution est donc de démilitariser les policiers. Déjà, il faut que le policier ait des armes non létales, c’est-à-dire qui dissuadent, qui permettent de maîtriser un présumé criminel mais qui ne peuvent pas arriver à le tuer. La police est censée ne pas disposer des armes létales sauf pour des cas particuliers et spécifiques. Mais là (en RDC) on a plus à faire à une situation pratiquement tantôt de maintien d’ordre public ou du respect d’un certain nombre de normes et là les armes létales n’ont pas droit d’exister », a-t-il ajouté.
Rappelons que deux policiers présents lors de l’assassinat de l’étudiant Honoré Shama Kwete ont été arrêtés, alors que leur collègue, auteur de l'assassinat, est toujours en cavale.
Moise Dianyishayi