La partie congolaise perd dans le programme Sino-congolais qui a un volet infrastructures et un volet Mines. La joint-venture Sicomines ainsi créée ne respecte que faiblement les engagements. Sur les 6 milliards USD investis par la Chine, le total de remboursement réalisé par la Sicomines à fin 2017 était de 83 millions USD (83. 731.293,52 $) alors que le projet est entièrement exonéré des impôts, taxes et autres obligations fiscales et parafiscales.
C'est que rapporte une étude présentée le vendredi 18 juin 2021 par l'Observatoire Africain des Ressources Naturelles (AFREWATCH) fondée sur les données ITIE, les données de la Convention et celles de terrain.
Cette étude menée entre octobre 2020 et février 2021 dit redouter que le faible remboursement des 6 milliards investis par la partie Chinoise ne puisse peser sur la RDC en termes de dettes extérieures.
AFREWATCH note que la dette totale de la RDC vis-à-vis du Groupement d'Entreprises Chinoises est d'environ 2 milliards USD (2. 882. 322. 170 $). Il rapporte que sur les 23 obligations retenues comme échantillon, la partie chinoise n'en a exécuté qu'à 55,5% contre 83,3% côté RDC.
Un autre problème soulevé par cette étude, en termes de non respect des engagements, est le fait que la Sicomines ne produit pas la qualité et la quantité des minerais prévues dans la Convention et ses annexes.
Un autre grief mis à charge de la Sicomines est le faible taux de création d'emplois directs au profit des populations locales.
À titre de recommandation, l'étude souligne la nécessité pour les parties de se mettre autour d'une table pour évaluer le respect des engagements et au besoin, revoir la convention.
Elle en appelle à un audit de ce projet par le Gouvernement, l'Assemblée nationale, la Cour des comptes et l'Inspection générale des Finances.
Rappelons que c'est en 2008 que la RDC a signé avec le Groupe d'entreprises Chinoises (CREC et SINOHYDRO) un accord de coopération financé par l'EXIM BANK à hauteur de 6 milliards USD.
Cette coopération porte sur deux projets à savoir : la réalisation des infrastructures par la partie chinoise au profit de la RDC et le développement d'un projet minier conjoint Sicomines où la Chine à 68% des parts sociales contre 32% pour la RDC représentée par la GECAMINES.
Selon la convention, le remboursement des investissements chinois ainsi que des intérêts cumulés devraient se faire sur les bénéfices que générerait le projet minier Sicomines.
Orly-Darel Ngiambukulu