Au cours d'une interview accordée à la presse le lundi 31 mai 2021 à Kinshasa, le député national Moïse Nyarugabo est revenu sur l'état de siège décrété dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri dans l'Est de la République démocratique du Congo.
Répondant à une question de la presse à ce sujet, Maître Moïse Nyarugabo a affirmé que la province du Sud-Kivu fait aussi face à l'activisme des groupes armés tant nationaux qu'étrangers au même titre que celles où l'état de siège a été décrété, c'est-à-dire le Nord-Kivu et l'Ituri.
"Les services l'ont simplement induit en erreur (chef de l'État ndlr). Les services lui ont dit des mensonges. Consultez les archives, on va vous dire qu'au Sud-Kivu il y a plus ou moins 132 groupes armés. De mémoire je peux vous citer les groupes armés Yakutumba, Ebuila, René, Alida, Mushombe, Maï-Maï Mushombe... Tous ces groupes armés tuent, violent, brûlent les villages chaque jour depuis 5 ans. Je vous dis aussi qu'il y a des groupes armés étrangers", a déclaré Me Moïse Nyarugabo.
Dans la foulée, cet élu du Sud-Kivu a insisté sur le fait que sa province remplissait aussi tous les critères pour être placés sous état de siège.
"Pendant 5 ans, il y a eu plus de 300 personnes tuées en tout cas au niveau des Banyamulenge avec des noms. Il y a plus de 350.000 têtes de bétail emportées, toutes ces vaches sont vendues dans le marché public au Sud-Kivu (...) On peut dire qu'il y a pas péril en la demeure ? Qu'il n'y a pas guerre ? Que ce n'est pas suffisamment grave ? Et aujourd'hui (lundi ndlr) il y a 25 personnes dont 10 femmes, 15 enfants et 2 hommes pris en otage. Mais si vraiment l'état de siège c'est pour mettre fin à la guerre, pour tordre le coup aux groupes armés et ramener la paix et la sécurité, le Sud-Kivu remplissait les conditions", a martelé Moïse Nyarugabo.
Pour rappel, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo a décrété l'état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri depuis le 6 mai dernier pour mettre fin à l'activisme des groupes armés qui sèment la désolation au sein des populations civiles.
Jephté Kitsita