Selon l'organisation internationale du café (OIC), 125 millions de personnes à travers le monde dépendent de la filière du café, essentiellement dans les zones tropicales : Amérique du Sud, Afrique subsaharienne et Asie du sud-est.
Avec les changements climatiques, les régions qui ont un climat convenable pour la culture caféine ne vont cesser de s'égratigner tous les ans à travers le monde. C'est le cas du Brésil qui concentre à lui seul 40% de la production mondiale et du Vietnam qui produit 20% de la production mondiale du café. Ces deux pays comme plusieurs autres qui sont producteurs du café se retrouvent dans des regions à fortes émissions de gaz à effet de serre dues à plusieurs paramètres, dont l'industrialisation croissante qui s'y opère. Ces changements climatiques entraînent ipso facto les vagues de chaleur et l'imprévisibilité des précipitations, créant ainsi des conditions favorables à la multiplication de maladies et autres parasites capables de dévaster les plantations de café.
Le café Arabica qui représente 65% de la production mondiale est le plus prisé suite à son arôme et son faible taux de caféine. Il est cultivé dans les régions climatiques de haute altitude, position qui l'expose aux conséquences de changements climatiques. Quant au Robusta, il représente 35% de la production mondiale. Sa culture est favorable aux basses altitudes, à climats chaud et humide, ce qui lui confère la résistance face aux parasites. Et selon une étude du Jardin Botanique de Meise (JBM) en Belgique, le café Robusta pourrait être la principale alternative dans le futur vu sa capacité à résister à la chaleur et autres intempéries atmosphériques. Sa production mondiale pourrait même monter jusqu'à 50% d'ici 2030.
Les caféinomanes peuvent compter sur les forêts congolaises
D'après Forests News, un média spécialisé dans les informations forestières en RDC et au Cameroun, des chercheurs congolais de l'Institut National pour l'Etude et la Recherche Agronomique (INERA) et belges de JBM travaillent présentement dans la biosphère de Yangambi, un centre spécialisé dans l'étude de l'agriculture tropicale, se trouvant dans la province de la Tshopo, pour étudier les possibilités d'améliorer les propriétés du café Robusta.
Une fois ces recherches conclues, elles pourront permettre au café Robusta d'améliorer son arôme et sa finesse, grâce notamment à la réduction de son taux de caféine qui est de 2 à 2,5%, comparativement à celui de l'Arabica qui varie entre 0,8 à 1,3%. Cette espèce améliorée du Robusta sera ainsi plus prisée vu sa résistance face aux changements climatiques en cours dans plusieurs parties du monde, où le café est produit et consommé.
Rappelons que la RDC est restée pendant plusieurs années l'un des plus importants producteurs du café. Elle exportait dans les années 60 environ 40 000 tonnes d'Arabica et 50 000 tonnes de Robusta, qui représentaient 10 à 15% de la valeur des exportations du pays, selon l'Office National du Café (ONC). Cette production commençait à chuter petit à petit pendant la crise politique et économique qui ont frappé la RDC au début des années 80, car aucun suivi n'était assuré. Le pays perda ainsi 70% de sa production et 90% de ses exportations.
En 2012, le gouvernement avait adopté un programme de relance de la filière café intitulé "document de stratégie pour La relance de la filière café 2011-2015". Ce document prévoyait de ramener la production annuelle du pays à 120 000 tonnes en 2015. Pour l'année caféine 2020-2021, la production devrait avoisiner 250 000 sacs de 60kg, qui représentent 15 000 tonnes.
Bienfait Luganywa