RDC-Gratuité : La Banque Mondiale reporte à une date ultérieure le 1er versement de 100 millions USD suite notamment à l'enquête de l'IGF sur les détournements des fonds à l'EPST

Lundi 1 février 2021 - 18:54
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La Banque Mondiale (BM) a reporté le décaissement de 100 millions USD sur les 800 millions USD accordés à la République démocratique du Congo dans le cadre du Projet pour l’Equité et le Renforcement du Système Éducatif (PERSE). 

À noter que ce premier versement devrait intervenir en décembre de l'année passée, sur la base des résultats produits par le Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et Technique, (EPST).

Pour justifier ce report, la Banque Mondiale évoque notamment les enquêtes menées par l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur les fonds mis à la disposition du ministère de l'EPST.

"Il convient de noter en particulier l'enquête menée par l'Inspection Générale des Finances (IGF) sur le secteur de l'éducation qui a révélé, selon des informations parues dans la presse, des manquements, notamment des cas de fraude et de détournements de fonds publics, ainsi que des faiblesses dans les contrôles internes. Tenant compte de ces conclusions, le décaissement prévu au mois de décembre a été reporté à une date ultérieure, pendant que la Banque mondiale exerce également sa responsabilité fiduciaire », fait savoir la Banque Mondiale dans son communiqué parvenu ce lundi 1er 2021 à 7SUR7.CD.

Le coût global pour assurer la gratuité de l’enseignement au niveau du primaire communiqué à la rentrée scolaire 2019-2020 en RDC était chiffré à plus de 4 225 milliards de Francs congolais par an, soit près de 2,6 milliards USD. Ce montant était communiqué le 24 août 2019, à l’issue de la table ronde sur la gratuité de l’enseignement qui s'était tenue à Kinshasa.

Pour rappel, l'Inspection Générale des Finances avait rendu public, le mercredi 18 novembre 2020, le contenu de son rapport sur la mission de contrôle de la paie des enseignants par le SECOPE (Service de Contrôle et de la Paie des Enseignants ndlr).

D'après Jules Alingete Key, inspecteur général des Finances chef de service qui était face à la presse, l'objectif de l'IGF était de vérifier l'apparition subite de nouvelles unités dans la paie avec le déclenchement de la gratuité de l'enseignement primaire.

D'après la même source, il était également question d'examiner la situation de mise à disposition des fonds au profit du ministère de l'Enseignement Primaire Secondaire et Technique (EPST).

Comme résultat de la mission de contrôle, Jules Alingete Key avait confirmé l'existence de faux arrêtés antidatés de recrutement des agents et de création des écoles, ainsi que l'explosion du personnel non enseignant au détriment du personnel enseignant, "pourtant principal destinataire de la gratuité de l'enseignement".

Dans la foulée, le rapport de la mission de contrôle de l'IGF avait révélé un présumé détournement de 62 milliards de Francs Congolais et l'utilisation des fausses factures pour détourner les fonds mis à la disposition par l'État Congolais.

Par ailleurs, l'IGF avait indiqué que 5 hauts responsables du ministère de l'EPST et quelques agents de la Direction de la Paie, du Trésor et de l'ordonnancement du ministère des Finances sont identifiés comme responsables.

Jephté Kitsita