4 ans que le calvaire des épargnants, des travailleurs et des fournisseurs de la Banque Internationale pour l'Afrique au Congo(BIAC) dure ! Et pour cause : des obstacles que ne cessent de multiplier les actionnaires, pourtant responsables de la faillite de cette banque en 2016. Ce qui avait conduit la Banque Centrale du Congo (BCC) à en prendre le contrôle pour sauvegarder autant que faire se peut l'épargne publique et le système financier national.
Finalement, la Banque centrale du Congo, face à l'impasse, a décidé de retirer son agrément à la BIAC et de nommer un liquidateur (AGL). Cette dernière procédure visent à désintéresser le plus rapidement possible les déposants (54% des dépôts étaient le fait des ménages), des travailleurs (2000 personnes) et des fournisseurs. C'était sans compter avec la ''mauvaise foi'' des actionnaires défaillants, qui, aidés par la justice, bloquent le procédure de liquidation forcée.
La Banque centrale du Congo attire l'attention de la plus haute autorité du pays pour que la justice, en l'occurrence le conseil d'État et le Parquet près la Cour de cassation, ne se trompe pas de cible. Pour l'un, en bloquant la liquidation forcée, décidée par l'autorité de régulation du marché bancaire, et pour l'autre, en convoquant l'administrateur provisoire et le gouverneur pour leur demander des comptes sur leur gestion provisoire de 4 ans d'une banque faillie.
Ceci est d'autant incompréhensible que les actes de fraude, de vol, de détournement et de mauvaise gestion à charge des actionnaires et dirigeants de la BIAC, dénoncés en 2016 dans une plainte par la BCC, sont restées lettres mortes.
En effet, pour la BCC, la confusion actuelle à la BIAC, ni repreneur ni liquidation, est causée par ses actionnaires qui chercheraient "à disculper leurs actes de mégestion, fraudes et détournement et par ailleurs contrôler le processus de liquidation pour effacer les traces de leurs forfaitures et empêcher tout recouvrement des créances sur les sociétés débitrices de la BIAC en liquidation forcée ayant environ USD 53 789 170.05"., lit-on dans un document interne de l'institut d'émission.
Derrière les manoeuvres dilatoires et de sabotage dont se livrent les actionnaires contre la gestion provisoire de la BCC, il y a plus de 200.000 épargnants, fournisseurs et travailleurs qui souffrent.
Les coupables ont été identifiés et dénoncés à la justice. Mais aucune action n'a été entreprise pour protéger le système financier, se désole un cadre de la Banque. Alors que la liquidation forcée est légale car prévue par la loi bancaire, les actionnaires s'y opposent et veulent eux-mêmes procéder à la liquidation de leur banque. Une aberration car ils sont coupables de fraude.
La garantie, pour protéger les déposants, réside dans la désignation d'un liquidateur indépendant comme l'a fait la BCC. Lequel est lui-même est supervisé par le cabinet d'audit international PWC. Les actionnaires de la BIAC ne peut être juge et partie en même temps.
Christel Insiwe