Dans un communiqué parvenu ce mardi à 7SUR7.CD, Reporters Sans Frontières (RSF) demande l'abandon des charges à l'encontre de Pascal Mulegwa, journaliste et correspondance de RFI en République démocratique du Congo, poursuivi en justice par le sénateur José Makila pour "diffamation".
Cette organisation de défense des droits des journalistes indique Pascal Mulegwa, convoqué au début du mois d'octobre pour cette affaire, avait dû répondre à plusieurs questions devant le Parquet de Grande Instance de Kinshasa-Gombe. Le plaignant, lui, ne s'est jamais présenté, affirme RSF.
"Cette affaire témoigne des intimidations que continuent de subir les journalistes en RDC", déclare la porte-parole de RSF, Pauline Adès-Mével, relayée dans le même communiqué.
Dans son communiqué, RSF ajoute que "Pascal Mulegwa n'a rien à se reprocher".
"Il n'a fait que relayer des informations provenant d'un rapport d'ONG qui n'a elle-même pas fait l'objet d'une convocation devant le Tribunal. Il n'y a pas eu de réelle confrontation, le plaignant n'ayant pas daigné se présenter à la convocation. Nous demandons l'abandon des charges retenues contre ce journaliste, qui n'a fait que son travail. Il est temps que cesse l'intimidation des journalistes dans l'exercice de leurs fonctions", déclare RSF.
Par ailleurs, cette ONG internationale signale que le nombre des exactions perpétrées à l'encontre des journalistes et des médias reste élevé en RDC. Dans son dernier rapport annuel publié lundi 2 novembre de cette année, précise la même source, Journaliste en Danger a recensé 116 violations de la liberté de la presse dont 40 arrestations au Congo-Kinshasa.
Le procès du journaliste Pascal Mulegwa a été ouvert ce mardi 22 décembre devant le Tribunal de paix de Kinshasa-Ngaliema. Il a été traduit en justice par l'ancien ministre des transports José Makila pour avoir cité dans un article du 20 septembre un rapport d'ONG l'accusant d'avoir détourné de l'argent pour financer sa campagne électorale. Contacté par RSF, Pascal Mulegwa dit ne pas comprendre la tenue de son procès ni son inculpation.
"L'ancien ministre n'était pas la cible de l'article. J'étais entré en contact avec lui avant la diffusion. 24 heures après, il portait plainte contre", a-t-il fait savoir.
Prince Mayiro