L'administrateur délégué de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a saisi lundi dernier, par écrit, le président de la République Félix Tshisekedi pour dénoncer l'ingérence de certains membres de son cabinet dans le fonctionnement du patronat congolais.
Dans sa lettre, Kimona Bononge fait savoir que des membres du cabinet du chef de l'État lui donnent via des appels téléphoniques des injonctions en rapport avec la tenue de l'assemblée générale ordinaire et élective de la FEC ce 26 novembre 2020.
À l'en croire, l'entourage du président Tshisekedi lui a donné des injonctions pour écarter la candidature de l'actuel président du patronat congolais, Albert Yuma, au profit de Dieudonné Kasembo, qui serait le candidat du chef de l'État.
"Je suis l'objet, depuis quelques jours, d'intimidations au téléphone ou des invitations de certains de vos conseillers et même services spécialisés et je dois vous avouer, excellence monsieur le président de la République, que je suis inquiet pour mon intégrité physique. Ceci est tout simplement inacceptable. En violation des statuts et du règlement intérieur de la Fédération qui définissent le cadre et la procédure électorale, des injonctions m'ont été données pour écarter la candidature de monsieur Albert Yuma Mulimbi pour l'élection du président national de la FEC", indique l'administrateur délégué de la FEC.
Et d'ajouter : "Le combat indécent que mènent aujourd'hui certains des membres de votre entourage n'a qu'un seul but : discréditer monsieur Albert Yuma en positionnant monsieur Dieudonné Kasembo, dont ils prétendent être le candidat de votre excellence".
Par ailleurs, il rappelle au président Tshisekedi que la FEC est une association sans but lucratif qui fonctionne comme chambre de commerce et d'industrie. Elle est, dit-il, apolitique et ne bénéficie d'aucun subside de l'État, vivant exclusivement des cotisations de ses membres.
Quant à la tenue de l'assemblée générale ordinaire et élective, l'administrateur Kimona Bononge rassure qu'elle aura lieu et débouchera sur la désignation d'une personne à même de diriger la FEC pendant cette période difficile que traverse le pays.
"Le Conseil des sages de la fédération va siéger bientôt et désignera la personne qu'il estime à même de diriger la FEC en cette période difficile que traverse notre pays, quelqu'un dont le seul but est de conduire les destinées de cette organisation patronale vers des lendemains meilleurs, et présentera cette candidature lors de l'assemblée générale ordinaire élective du 26 novembre prochain", souligne-t-il.
Par conséquent, il sollicite l'implication du président de la République pour que cette assemblée générale se tienne dans un climat de paix et sans interférence de toute nature.
"Voilà pourquoi excellence monsieur le président de la République, je sollicite votre implication personnelle pour que cette assemblée générale ordinaire et élective de la FEC se déroule dans un climat de paix et de sécurité, sans interférence ni immixtion de quelque nature que ce soit. L'implication des membres de votre cabinet dans l'orientation du choix du futur président ne ferait que fragiliser la FEC qui joue un rôle primordial dans l'animation d'un secteur privé dynamique, créateur d'emplois et des richesses", indique l'administrateur délégué de la FEC.
Créée en 1972, la FEC est l'organisation professionnelle la plus représentative du secteur privé en République démocratique du Congo. Actuellement, c'est Albert Yuma, qui assure la présidence du patronat congolais.
Prince Mayiro