Le président du parti politique Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDé) a, lors du meeting populaire tenu le 22 août 2020 à N'djili à l'occasion de son retour et de celui d'Adolphe Muzito à Kinshasa, fustigé les violations des droits humains dont sont victimes, d'après lui, certains journalistes Congolais.
Martin Fayulu Madidi estime que l'infraction "d'outrage au chef de l'État" [Offense ndlr] est utilisée abusivement en République Démocratique du Congo contrairement à d'autres pays du monde.
Pour appuyer son argumentaire, Martin Fayulu donne l'exemple des États-Unis d'Amérique où, affirme-t-il, le président Américain Donald Trump est constamment critiqué par la presse lorsqu'il agit mal.
"Concernant les droits humains, quand tu fais quelque chose on t'arrête, les journalistes ont beaucoup souffert. Celui qui est parti à Kasumbalesa on dit qu'il a mal parlé, qu'on ferme sa télévision. Celui qui fait ceci, on vous dit outrage [au chef de l'État ndlr]. Aux États-Unis d'où je viens, les gens parlent au sujet de Donald Trump. Mais si Trump fait des mauvaises choses aux yeux des gens ils doivent le dire, c'est le travail du journaliste (...) Mais ici [en RDC ndlr] quand on dit que tu as volé ça devient de l'outrage. Mais pourquoi tu avais volé ?", a déclaré Martin Fayulu.
Pour rappel, le Parquet général près la cour d'Appel de Kinshasa/Matete avait émis le 17 août dernier un avis de recherche contre la députée provinciale Bukumbabu Christelle Ngoyi, fille d'Alphonse Ngoyi Kasanji.
Cette dernière est poursuivie pour offense au chef de l'État conformément à l'article 1er de l'ordonnance-Loi numéro 300 du 16 décembre 1963 relative à la répression des offenses envers le chef de l'État, pouvait-on lire sur cet avis de recherche signé par le procureur général Sylvain Kaluila Muana.
Jephté Kitsita