En République Démocratique du Congo en général, et à Kinshasa en particulier, la population (consommateurs) fait face depuis plusieurs semaines déjà à la hausse des prix de certains produits de première nécessité.
Lors d'une conférence de presse tenue le week-end dernier à Kinshasa au terme de la réunion du comité de politique monétaire, le gouverneur de la Banque Centrale du Congo a évoqué les raisons de cette hausse des prix.
À en croire Deogratias Mutombo, la mauvaise canalisation de recettes publiques, le mauvais état des routes et les multiples points de contrôle sur les routes de desserte agricole, sont autant d'éléments à la base de ladite hausse.
Selon le gouverneur de la BCC, la mauvaise canalisation des recettes publiques a poussé le gouvernement à utiliser plus que ce qu’il a encaissé. À la fin du mois de janvier 2020, le déficit s’est établi à 99,9 milliards de francs congolais contre un déficit programmé de 41 milliards de francs.
"On a observé effectivement une augmentation des prix sur le marché des biens et services. Mais, c’est une surchauffe qu’on peut qualifier de modérée au mois de janvier et il ne faut pas trop s’en inquiéter. Mais, nous devons prendre des mesures pour empêcher l’accélération du rythme de formation des prix", a indiqué Deogratias Mutombo.
La Banque Centrale du Congo via son gouverneur a, par ailleurs, appelé à travailler pour limiter tout ce qui restreint l’offre sur le marché.
De son côté, le gouvernement de la République à travers le Comité de Conjoncture Économique (CCE), une structure en charge de la stabilité du cadre macro-économique, attribue cette augmentation des prix à la reconstitution des stocks par les hommes d'affaires après les fêtes de fin d'année.
Cette structure en charge de la stabilité du cadre macro-économique que préside le premier ministre a, au cours de sa réunion du mardi 11 février 2020, indiqué que cette flambée des prix n'est que conjoncturelle.
"Elle est liée au fait que les opérateurs économiques sont en train de reconstituer les stocks après les fêtes de fin d'année et rachetent les devises sur le marché", a affirmé le vice-premier ministre du budget Jean Baudouin Mayo Mambeke.
Il sied de préciser que sur le marché de Kinshasa par exemple, les consommateurs constatent une hausse de 4.000 FC sur le sachet de 5 kilos de sucre, qui est passé de 7.000 à 11.000 FC. Le sac de haricot est passé de 125 à 190 USD. De son côté, le carton de poisson salé est passé de 70.000 à 100.000 FC.
Jephté Kitsita