Le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo (SYNAMAC) dit exprimer à la fois un sentiment de "satisfaction" et de "consternation" à la suite des nominations de nouveaux magistrats de la République par le chef de l'Etat, Félix Tshisekedi.
Joint par 7SUR7.CD ce samedi 8 février 2020, le délégué syndical Léopold Kondaloko indique que ces nominations ont fait partir les membres du conseil de la magistrature qui avaient installé, selon ses termes, la dictature et le tribalisme au sein du pouvoir judiciaire.
"Le premier sentiment, c'est le sentiment de satisfaction pour la simple raison qu'on a fait partir les membres du bureau qui ont installé la dictature et le tribalisme au sein du pouvoir judiciaire, qui se sont considérés comme les magistrats d'un régime plutôt que les magistrats de la République. Tout le temps qu'ils ont passé au niveau du conseil supérieur de la magistrature, c'était des nominations tribalisées et ils ont causé un préjudice énorme et à la nation congolaise et au peuple congolais", fait-il savoir.
Cependant, le Syndicat Autonome des Magistrats du Congo se dit consterné car, explique-t-il, ce sont des nominations de la continuité.
"De l'autre côté, c'est un sentiment de consternation parce que ce sont des nominations dans la continuité, dans la mesure où les personnalités qui sont nommées, nous les connaissons individuellement. Ce sont nos chefs, ils nous ont accueilli dans le corps, ils nous ont dirigé et continuent à nous diriger, mais nous pensons en tant que syndicaliste, nous n'allons pas leur laisser le temps comme les autres ont eu le temps d'installer le tribalisme et la dictature au sein du pouvoir judiciaire", indique ce membre du conseil supérieur de la magistrature élu du Kongo Central.
À en croire Léopold Kondaloko Omaniondo, parmi les magistrats nommés par le président Tshisekedi, certains ont travaillé avec le feu maréchal Mobutu, ainsi que Laurent Désiré Kabila et son fils Joseph Kabila, tous anciens présidents de la RDC.
Le SYNAMAC promet par ailleurs, de suivre de près ces nouveaux magistrats de la République. Il appelle, en outre, le nouveau président de la Cour de cassation à s'occuper de la gestion du pouvoir judiciaire. "Surtout en ce qui concerne le traitement des magistrats en les mettant dans des bonnes conditions. S'il ne fait pas, le syndicat va s'occuper de lui", prévient-il.
Prince Mayiro