Le président de la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) a, lors de la rentrée de cette institution intervenue ce jeudi 28 à Kinshasa, mis le gouvernement en garde contre l'augmentation de la pression fiscale, ''passée de 9 actuellement à plus de 13%'', afin d'atteindre 10 milliards $ de budget en 2020.
Albert Yuma Mulimbi a plaidé plutôt pour la restriction de la pression fiscale.
À l'opposé de l'augmentation de la pression fiscale prônée par le gouvernement, le patronat est pour l'élargissement de l'assiete fiscal, la formalisation de l'économie informelle et la lutte contre la fraude. C'est de cet côté-là que, soutient le président du conseil d'administration de la FEC, que se trouvent les ressources.
''...le budget de l'État dont le projet en examen au niveau de l'assemblée nationale est estimé à 10 milliards de dollars américains. À l'annonce de ce projet du budget, les spéculations et commentaires ont été nombreux le qualifiant pour les uns de modique en comparaison aux besoins du pays et à quelques pays voisins, et pour les autres d'irréaliste au regard de la capacité réelle de l'État à mobiliser les ressources... Un des leviers utilisés par l'État pour augmenter ses recettes a été d'alourdir la pression fiscale en la faisant passer de 9% actuellement à plus de 13%. Nous ne pensons pas que ça soit la bonne politique que d'imposer plus le peu d'operateurs qui payent déjà si difficilement.
Nous avons eu l'occasion d'exprimer nos inquiétudes à ce sujet dans le cadre de nos recommandations du forum sur la fiscalité qui malheureusement n'ont pas été suivies des faits. Nous pensons bien puisque l'État devrait se donner les moyens de mettre en place les mécanismes d'élargissement de l'assiette fiscale ainsi que des actions de réduction de la fraude massive parce qu'elle massive aux frontières et dans nos administrations. '' , a déclaré le patron de la FEC.
Pour lui, l'alourdissement de la pression fiscale risque de contrarier les priorité du gouvernement : faire de la RDC un pays émergent.
''cette priorité du gouvernement risque de se heurter à la volonté d'accroître la pression fiscale. Il n'a comme conséquence que de limiter l'activité économique quand elle ne l'a supprime tout simplement pas. Et donc, elle l'assiette fiscale plutôt que de pouvoir bénéficier des ressources pourtant existantes mais inexploitées dans l'économie informelle du pays qui représentent des sommes très importantes plus de 70% de la véritable activité économique de ce pays. Si nous souhaitons stimuler l'investissement au pays, la création d'entreprises nationales, la formalisation des activités économiques dans l'économie nationale et appeler l'investissement étranger dans tous les secteur et nous saluons l'action volontaire menée par son excellence le président de la République Félix dans sa quête d'investisseurs. Il ne faut pas décourager les bonnes volontés qui existent déjà sur place ou qui veulent venir dans un environnement peu propice et une fiscalité de plus en plus confiscatoire. À ce sujet, la FEC marque tout sa disponibilité à accompagner le chef de l'État ainsi que le gouvernement dans la mise en oeuvre de tout programme de relance économique, disponibilité pratique, il y a quelques mois, à la transmission d'un mémorandum constitué des propositions concrètes, secteur économique par secteur économique.'', a dit Yuma.
Pour rapprocher les vues entre opérateurs économiques et gouvernants, le PCA de la FEC préconise une rencontre avec le Premier ministre.
'' Nous souhaiterions, pour ce faire, organiser très prochainement une rencontre avec le Premier ministre pour répondre à l'appel par le président de la République au gouvernement de se rapprocher du secteur privé en vue de s'accorder sur certaines mesures urgentes en faveur de notre économie nationale confrontée actuellement à de très sérieuses difficultés.'', a-t-il indiqué.
Les discussions auront notamment pour soubassement le mémorandum de la FEC.
'' Dans ce mémorandum, rien n'a été occulté, car plusieurs facteurs constituent à l'heure actuelle de véritables goulots d'étranglement pour l'économie de la RDC. Nous attendons les discuter avec les membres du gouvernement, secteur par secteur, afin de dégagér des actions urgentes qui conviendraient d'entreprendre. C'est le cas par exemple de la question du SMIG et son corollaire, la tension sociale. '' , a martelé Yuma devant un parterre d'hommes d'affaires, des mandataires publics et des ministres, dont John Ntumba, ministre de la formation professionnelle.
La pression fiscale en RDC est actuellement à moins de 10% du PIB estimée à 50 milliards $.
Le gouvernement a l'ambition de le porter à 20% pour rejoindre la moyenne de l'Afrique subsaharienne.
I.M.