L’organisation non gouvernementale, Centre d’Observation des Droits de l’Homme et d’Assistance Sociale, "CODHAS", vient d’alerter sur ce qu’elle qualifie "d’actes de barbarie commis par les éléments de l’ordre et de défense" basés dans le groupement Rugari en territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu (Est de la RDC).
Dans un rapport publié jeudi 25 juillet, cette ONG, affirme que les FARDC et les Policiers ont "assassiné au moins 16 civils et en ont blessé 19 autres" par arme à feu entre le mois de mars et Juillet 2019 soit en l'espace de 4 mois seulement.
"Dans un environnement caractérisé par des conflits armés à répétition qui opposent souvent les FARDC aux groupes armés dont les Nyatura, certains éléments de l’ordre et de défense tirent à bout portant sur des civils, souvent pendant des manifestations populaires, ils pillent, extorquent les biens des paisibles citoyens et effectuent des arrestations arbitraires à l’égard des jeunes, souvent les manifestants pacifiques sont également interpelés et passent des heures, voire des jours au cachot", alerte t-elle.
CODHAS rappelle quelques faits marquants :
- Le 29 mars, les militaires ont tenté de voler le bétail d’un habitant, et l’ont blessé par balle quand il a tenté de s'opposer;
- Le 07 avril dans la localité de Kanombe, un militaire a forcé à un habitant de lui payer une cigarette et "il lui a tiré dessus à bout portant car il a refusé;
- Le 21 avril, un élément de la police nationale congolaise a assassiné une personne à Kibirizi, après une dispute;
- Le 1er mai, 5 civils ont été tués et 5 blessés après un affrontement entre les Nyatura et l’armée loyaliste;
- Le 16 mai, un policier a tué un écolier de 9 ans, lors d’une manifestation à Kiwanja, l’écolier n’était pas dans la manifestation;
- Le 22 mai, c’est un pêcheur opérant sur le Lac Edouard qui a été abattu par un militaire parce qu’il n’avait pas payé une taxe "illégale" exigée;
- Le 25 juin, deux personnes ont été tuées par les FARDC à Kabaya;
- Le dernier cas en date, le 1er juillet à Rugari, où deux personnes ont été "exécutées...
Le coordonnateur du Centre d’Observation des Droits de l’Homme et d’Assistance Sociale "CODHAS", Hervé Nsabimana, exige à cet effet à "la justice militaire congolaise de diligenter des enquêtes sérieuses et punir les auteurs de cet usage abusif d’armes des guerres contre les citoyens, ce qui constitue une grave violation de la convention de Genève".
Glody Murhabazi depuis Goma