Lubero : Masereka, une entité à terre fertile mais sous-développée (découverte)

Dimanche 9 juin 2019 - 10:42
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Masereka est une commune rurale située dans la partie Est du Territoire de Lubero à environ 60 kilomètres de la ville commerciale de Butembo au Nord-Kivu.

Dans ce milieu, les paysans vivent de l’agro-pastorale. La cité est couverte des plateaux et des montagnes, d’où le climat  en basse altitude. Un vent naturel souffle le long des montagnes et la grande partie de la terre est cultivable.

L’entité est dotée d’une terre fertile dans un magnifique paysage où germent toutes les plantules à savoir la pomme de terre, le petit-pois, le haricot, le maïs, le soja, l’oignon, l'ail ainsi que la carotte. 

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La Commune rurale de Masereka ne dispose d’aucune ferme pour les bétails, mais pourtant, la majorité des paysans sont pasteurs. Ceux-ci, parviennent à élever même des vaches au sein de leurs domiciles. 

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Malgré toutes ces merveilles, cette contrée reste sous développée. Diverses raisons expliquent ce sous-développement. C’est entre autres :

L’impraticabilité des routes de desserte agricole

De Masereka passant par Luveve, Mageria, Luotu, Ngeleza avant d’atteindre Butembo, la route est en état de délabrement. Bien plus, les paysans portent des fardeaux aux dos et sur les têtes afin d'évacuer les produits vers les marchés situés à des Kilomètres et ce, avec un prix de vente très  bas. 
Il y a cependant des tracasseries militaires au niveau de certaines barrières.

Ces derniers peuvent, par exemple, vendre tout un sac de pomme de terre à 12000 FC pendant qu’une fois en ville de Butembo, les revendeurs taxeront leurs clients une vingtaine ou trentenaire des dollars américains.

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Le nombre d’analphabète élevé

La crise monétaire causée par les difficultés d’évacuations des denrées alimentaires vers d’autres zones comme Butembo-Beni est la cause de  la non scolarisation des enfants à Masereka.

Nombre d'enfants, pourtant en âges de scolarité, restent à la maison suite au manque des moyens par leurs parents. Aussi, dans ledit village, il n’y a pas beaucoup d’écoles. Ce qui est grave, est que certains enfants handicapés se disent toujours être marginalisés et ont difficilement accès à l’éducation. 

C’est le cas pour le petit John, 7 ans et handicapé, qui préfère rester à la maison que de partir à l’école à cause des injures qu’il dit subir de la part de certains enseignants et écoliers. 
 

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La communication mobile difficile

A Masereka, le téléphone n’a presque pas d’importance car le réseau mobile est quasi-inexistant. Pour appeler ou envoyer un message (sms), il faut parcourir des montagnes d’au moins 1 km à la recherche du réseau.

Cette communication volatile ne contribue nullement au développement de l’entité étant donné que les paysans restent presque coupés au monde extérieur (informations…).

S’agissant de la « sécurité », les habitants du milieu reconnaissent une accalmie après les menaces des miliciens qu'ils subissaient les trois dernières années. Sur place, l’on y retrouve un camp militaire. Ces paysans, en majorité, évoquent des bonnes relations avec l’armée.

Les habitants de Masereka estiment enfin que si le gouvernement et les organisations non-gouvernementales (ONG) s’impliquaient dans les actions de développement pour désenclaver l’entité, cette commune rurale à travers ses produits sera à même de nourrir toute la province du Nord-Kivu.

Joël Kaseso Machozi depuis Masereka